L’éthique des données de la recherche en sciences humaines et sociales. Une introduction

Auteurs/Authors : Bernard Jacquemin, Joachim Schöpfel, Stéphane Chaudiron, Eric Kergosien

L’organisation de l’accès libre aux données scientifiques fait partie des objectifs de la recherche publique de la France. La volonté d’ouvrir les données de la recherche a été confirmée par le plan d’action national 2018-2020 dont l’engagement 18 vise à construire un écosystème de la science ouverte.

Sur le terrain, la politique d’ouverture s’accompagne d’une forte incitation à mettre en œuvre des bonnes pratiques scientifiques compatibles avec certains principes définis au niveau européens comme « FAIR Guiding Principles » de la gestion et du pilotage des données de la recherche. Quelle est la dimension éthique d’une gestion « FAIR » des données de la recherche?

À partir d’une sélection de publications récentes, d’enquêtes, travaux et activités menées autour des données de la recherche, notre communication essaie de synthétiser plusieurs aspects de la dimension éthique de la gestion des données de la recherche, dans l’environnement français, dont la place de l’éthique dans les plans de gestion, les données personnelles, la crédibilité ou encore la sécurité des données.

URL : https://hal.archives-ouvertes.fr/GERIICO/hal-01958472v1

Faciliter et soutenir le travail des chercheurs : état des lieux, perspectives et réflexions sur l’exemple de la Haute école de travail social de Genève

Auteur/Author : Claire Wuillemin

Open science, diffusion et archivage en open access, gestion des données de recherche ; c’est cet immense mur de thématiques qui se dresse devant les chercheurs. Pour la plupart, ces enjeux sont les fruits de lentes, mais sûres transformations de la recherche vers une forme toujours plus collaborative et axée sur les données.

De plus, les chercheurs doivent faire face à une compétitivité toujours plus féroce où le nerf de la guerre réside dans la capacité à sécuriser des financements. Or, dans la continuité du foisonnement des nouveaux enjeux, les bailleurs de fonds durcissent leurs exigences d’année en année.

Pris en tenaille entre leurs responsabilités et un temps limité, les chercheurs sont souvent débordés et désarmés pour faire face à tous ces aspects. Pourtant, les chercheurs possèdent des alliés de taille autour d’eux qui peuvent les épauler sur ces divers sujets : les services institutionnels.

Synthèse d’un travail de master réalisé sur mandat de la Haute école de travail social de Genève (HETS-GE), le présent article se propose d’explorer la notion de soutien à la recherche dans un premier temps à travers la définition de ce concept et de ces enjeux, couplée à une brève revue de la littérature spécialisée.

Celle-ci est ensuite complétée par les éléments marquants d’entretiens individuels et de focus groups menés sur le terrain qui ont permis de dresser un tour d’horizon de la situation actuelle du soutien à la recherche à la HETS-GE.

La combinaison de ces deux types de données a mené à la formulation de propositions ancrées dans le contexte de la HETS-GE. Ces propositions se veulent toutefois applicables aux institutions préoccupées par les enjeux actuels de la recherche, et par les manières d’embrasser les transformations résultantes, afin de pouvoir faire évoluer l’offre de services et d’assurer un soutien adéquat et pérenne à la communauté de recherche.

URL : http://www.ressi.ch/num20/article_164

Editer un inventaire ancien en XML-TEI P5

Auteurs/Authors : Marie Bisson, Emmanuelle Kuhry, Anne Goloubkoff

Un des objectifs de l’observatoire Biblissima visait ”à produire des outils ergonomiques et génériques d’édition électronique”. Dans ce cadre un environnement d’édition en XML-TEI a été produit,  “TEI_inventairesAnciens”.

Ce document précise la méthodologie mise en place pour l’édition d’inventaires anciens. Il décrit le vocabulaire XML utilisé et l’outil de travail conçu pour l’établissement d’éditions scientifiques d’inventaires anciens.

URL : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02457987

Ouverture des données de la recherche : de la vision politique aux pratiques des chercheurs

Auteur/Author : Violaine Rebouillat

Cette thèse s’intéresse aux données de la recherche, dans un contexte d’incitation croissante à leur ouverture. Les données de la recherche sont des informations collectées par les scientifiques dans la perspective d’être utilisées comme preuves d’une théorie scientifique.

Il s’agit d’une notion complexe à définir, car contextuelle. Depuis les années 2000, le libre accès aux données occupe une place de plus en plus stratégique dans les politiques de recherche. Ces enjeux ont été relayés par des professions intermédiaires, qui ont développé des services dédiés, destinés à accompagner les chercheurs dans l’application des recommandations de gestion et d’ouverture.

La thèse interroge le lien entre idéologie de l’ouverture et pratiques de recherche. Quelles formes de gestion et de partage des données existent dans les communautés de recherche et par quoi sont-elles motivées ? Quelle place les chercheurs accordent-ils à l’offre de services issue des politiques de gestion et d’ouverture des données ?

Pour tenter d’y répondre, 57 entretiens ont été réalisés avec des chercheurs de l’Université de Strasbourg dans différentes disciplines. L’enquête révèle une très grande variété de pratiques de gestion et de partage de données. Un des points mis en évidence est que, dans la logique scientifique, le partage des données répond un besoin.

Il fait partie intégrante de la stratégie du chercheur, dont l’objectif est avant tout de préserver ses intérêts professionnels. Les données s’inscrivent donc dans un cycle de crédibilité, qui leur confère à la fois une valeur d’usage (pour la production de nouvelles publications) et une valeur d’échange (en tant que monnaie d’échange dans le cadre de collaborations avec des partenaires).

L’enquête montre également que les services développés dans un contexte d’ouverture des données correspondent pour une faible partie à ceux qu’utilisent les chercheurs.

L’une des hypothèses émises est que l’offre de services arrive trop tôt pour rencontrer les besoins des chercheurs. L’évaluation et la reconnaissance des activités scientifiques étant principalement fondées sur la publication d’articles et d’ouvrages, la gestion et l’ouverture des données ne sont pas considérées comme prioritaires par les chercheurs.

La seconde hypothèse avancée est que les services d’ouverture des données sont proposés par des acteurs relativement éloignés des communautés de recherche. Les chercheurs sont davantage influencés par des réseaux spécifiques à leurs champs de recherche (revues, infrastructures…).

Ces résultats invitent finalement à reconsidérer la question de la médiation dans l’ouverture des données scientifiques.

URL : https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-02447653

Les données scientifiques face aux enjeux de la recherche en Sciences, Technologie et Médecine : enquête exploratoire à l’Université de Strasbourg

Auteur/Author : Violaine Rebouillat

Nous étudions la place des données scientifiques dans les pratiques de recherche à travers l’analyse de six projets du domaine des Sciences, Technologie, Médecine.

Il s’agit de questionner l’influence des stratégies de recherche sur la gestion et l’ouverture des données. Nous décrivons le rôle joué par la quête de reconnaissance par les pairs dans la recherche fondamentale et appliquée.

Nous montrons que les projets de recherche fondamentale tendent à suivre une logique, selon laquelle la publication d’articles dicte les priorités, tandis que les projets de recherche appliquée consacrent une attention plus grande aux données, en raison des enjeux économiques sous-jacents.

URL : https://hal-cnam.archives-ouvertes.fr/hal-02321077

Fabriquer des documents en Bibliothèque universitaire : un modèle d’apprentissage actif à la recherche documentaire

Auteur/Author  : Nathalie Joubert

Depuis plus de dix ans, les bibliothécaires tentent de renouveler les espaces et les services qu’ils proposent, en privilégiant la relation avec leurs publics. L’environnement dans lequel nous situons nos réflexions est celui des bibliothèques universitaires, autour des questions de formation documentaire des étudiants de licence en sciences humaines.

Constatant que la pédagogie traditionnelle ne correspond plus aux attentes des étudiants, les bibliothécaires cherchent à rénover les modalités de cette formation. De nouveaux concepts se développent, basés sur la pédagogie active, notamment sous la forme de laboratoires favorisant diverses expérimentations liées aux nouvelles technologies et plaçant l’utilisateur au cœur de l’innovation.

Partant de ces principes, nous envisageons une transposition vers des ateliers ludiques et actifs de fabrication de document par le biais d’enquête documentaire menée par des étudiants à qui une mission est confiée. Nous proposons d’interroger ces « DocuFabs » en tant qu’alternatives pédagogiques pour l’apprentissage des compétences informationnelles.

URL : https://revue-cossi.info/numeros/n-6-2019-questionner-les-manieres-d-habiter-les-espaces-documentaires-d-acces-aux-savoirs-une-approche-sensible/752-fabriquer-des-documents-en-bibliotheque-universitaire-un-modele-d-apprentissage-actif-a-la-recherche-documentaire-nathalie-joubert

 

Les humanités numériques n’existent pas

Auteur/Author : Éric Guichard

Nous commençons par exposer la complexité de la culture numérique et de la culture de l’écrit, qui définit le cadre de la première. Nous montrons que cette culture nous fait osciller entre bricolage et réflexivité (comme par le passé) et nous invite à expliciter le lien entre pensée et calcul.

Nous précisons les termes d’une « culture numérique minimale », que des pans de l’Université refusent d’intégrer alors qu’elle est souvent maîtrisée par les partisans des « humanités numériques ».

Pour autant, le mouvement des « humanités numériques », sauf à le considérer comme un syndicat de lettrés mal accueillis par l’Université, pose problème : il se veut fédérateur alors que les pratiques numériques savantes restent disciplinaires ; les définitions des disciplines données par ses hérauts sont approximatives et sou-vent erronées ; et les transformations induites par l’informatique et l’écriture numérique touchent toutes les disciplines.

Ce qui conduit des informaticiens à investir le champ des sciences sociales sans se revendiquer des « humanités numériques » et à soulever des questions humanistes pertinentes. Enfin, les initiatives des Gafam et de l’Union Européenne, relayées par les agences de financement de la recherche, favorisent une industrialisation des sciences de la culture et une caporalisation des sciences humaines et sociales que cachent mal les écritures de l’histoire des « humanités numériques ».

Restent des enjeux authentiquement humanistes, scientifiquement et politiquement bien plus stimulants que la quête d’une définition ou d’une institutionnalisation des « humanités numériques ».

URL : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02403315