Quelles collaborations entre Directions de la recherche et bibliothèques au sein des universités ?

Auteur/Author : Sylvain Lachendrowiecz

Les évolutions institutionnelles des universités françaises au cours des vingt dernières années ont eu pour conséquence l’importance accrue prise par les services centraux. Parmi ces services, les Directions de la recherche assument des fonctions variées : allocation des moyens aux unités de recherche, aide à la recherche de financements, valorisation, etc.

Par ailleurs, les bibliothèques universitaires poursuivent depuis l’autonomie des universités leur intégration dans leurs établissements et tissent des liens avec les autres services. Face aux évolutions du paysage de la recherche et aux demandes des chercheurs, Directions de la recherche et bibliothèques sont amenées à collaborer sur différents sujets.

Cette collaboration prend des formes plus ou moins approfondies selon les établissements, allant de simples échanges ou participation à des projets communs, à des services mutualisés.

Ces échanges ont un impact sur les cultures professionnelles des différents services : en bibliothèque, les personnels d’appui à la recherche, en travaillant au contact des unités de recherche et des Directions de la recherche, développent des compétences et des manières de travailler nouvelles et sont de moins en moins en contact avec les autres services de leur propre structure.

URL : Quelles collaborations entre Directions de la recherche et bibliothèques au sein des universités ?

Original location : https://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/notices/70687-quelles-collaborations-entre-directions-de-la-recherche-et-bibliotheques-au-sein-des-universites

Le « cas Raoult » ou la controverse médicale amplifiée par l’influence personnelle

Auteur-ices/Authors : Stéphanie Lukasik, Marc Bassoni

La controverse médicale incarnée en France par le Professeur Didier Raoult a constitué un enjeu communicationnel inédit durant la pandémie de Covid-19. Surmédiatisé, le cadre traditionnel des controverses scientifiques a basculé vers l’espace socionumérique des confrontations d’opinions tranchées et des polémiques propices aux fake news et à la « ré-information ».

Dans un premier temps, les auteurs explicitent la stratégie de communication « directe » adoptée par le professeur Raoult. Dans un deuxième temps, à partir de la page Facebook intitulée « Didier Raoult officiel », les auteurs procèdent à une comptabilité des interactions induites, durant trois mois, par les posts opérés sur ladite page.

Enfin, dans un troisième temps, en examinant le partage de contenus opéré par des usagers-récepteurs de cette page, les auteurs mettent en lumière certains éléments d’homophilie au sein des groupes ainsi constitués.

DOI : https://doi.org/10.4000/communication.15107

Les plateformes de dépôt et d’archivage des travaux étudiants

Autrice/Author : Alice Faure

Le développement des archives ouvertes, qu’elles soient institutionnelles ou à vocation nationale comme HAL, a conduit à une évolution en faveur de l’Open access et de l’ouverture toujours plus grande en faveur de travaux toujours plus divers et nombreux.

Dans cette effervescence ont été mises en place des plateformes de dépôt et d’archivage de travaux étudiants, depuis la licence jusqu’au master et aux thèses d’exercice.

Dans cette étude nous dresserons un historique et un état des lieux de cette évolution avant de nous intéresser aux spécificités et aux enjeux attachés à ces plateformes ; nous nous intéresserons également aux fonctionnalités et à leur mise en place sur le plan technique et, enfin, aux perspectives qui s’ouvrent à ces outils non seulement en termes de services aux étudiants et de potentialités pédagogiques, mais aussi selon les utilités que représentent les plateformes pour la communauté universitaire et scientifique dans son ensemble.

URL : Les plateformes de dépôt et d’archivage des travaux étudiants

Original location : https://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/notices/70657-les-plateformes-de-depot-et-d-archivage-des-travaux-etudiants

Le positionnement des bibliothèques universitaires et de recherche françaises dans les politiques publiques des données de la recherche

Auteur/Author : Paul Cormier

A l’heure du quatrième paradigme de la science, la science ouverte, et la gestion des données de la recherche en particulier, font désormais l’objet de politiques qui se structurent à différentes échelles (internationale, européenne, nationale et au sein des établissements universitaires et de recherche).

Après une phase initiale d’interrogations, il apparaît désormais que les bibliothèques sont des actrices et des partenaires cruciales tant en ce qui concerne le leadership que les questions techniques dans l’appui à la recherche.

Elles sont aujourd’hui présentes et actives dans la grande majorité des espaces de réflexion autour de ces enjeux. Adossé à la sociologie de l’action publique, ce mémoire entend dépasser la question du « pourquoi » et du questionnement autour de la légitimité des bibliothèques à participer à la gestion des données de la recherche en s’interrogeant sur le « comment ».

Ce travail identifie trois rôles exercés par les bibliothèques dans le cadre leur participation à l’élaboration des politiques des données de la recherche (rôles d’expertes, de conception et d’actrices opérationnelles).

Il montre que c’est d’abord en élargissant les réseaux professionnels français puis en mobilisant et en structurant leur discours à travers leurs organisations professionnelles, par leur capacité à travailler en réseau, leur expertise technique, leur expérience tirée du déploiement de l’open access et leur capacité d’advocacy, que les bibliothèques ont su se placer en actrices incontournables du chantier de la science ouverte.

URL : Le positionnement des bibliothèques universitaires et de recherche françaises dans les politiques publiques des données de la recherche

Original location : https://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/notices/70658-le-positionnement-des-bibliotheques-universitaires-et-de-recherche-francaises-dans-les-politiques-publiques-des-donnees-de-la-recherche

La science est-elle soluble dans des projets techno-industriels ? Querelles autour de la géothermie profonde à l’Eurométropole de Strasbourg (2012-2020)

Auteur.ices : Philippe Chavot, Anne Masseran, Yeny Serrano, Jean Zoungrana

Cet article analyse les désaccords entre mondes industriel et scientifique dans le champ de la géothermie profonde alsacienne des années 2010. Cette querelle où se croisent interprétations scientifiques et intérêts industriels reflète les divergences de vues entre les mondes sociaux en présence sur la façon dont la science et les scientifiques doivent intervenir dans les projets de géothermie.

La notion de paradigme de communication combinée à celle d’ethos discursif permet de saisir les dynamiques qui fondent les discours publics sur la géothermie : du côté des industriels une communication d’acceptabilité insiste sur la maturité du domaine et la maitrise des risques ; du côté des scientifiques, des approches plus pédagogiques pointent les lieux où des travaux sont nécessaires pour optimiser le développement de la géothermie profonde.

Les désaccords apparaissent au grand jour suite aux séismes affectant l’Eurométropole de Strasbourg en 2019 et 2020.

URL : https://lesenjeux.univ-grenoble-alpes.fr/2021/supplement-b/la-science-est-elle-soluble-dans-des-projets-techno-industriels-querelles-autour-de-la-geothermie-profonde-a-leurometropole-de-strasbourg-2012-2020/

La construction des légitimités d’une expertise scientifique au prisme de sa médiatisation : le cas de la « crise requin » à La Réunion

Autrice : Barbara Losen

Cet article interroge l’évolution des légitimités de l’expertise scientifique qui a eu lieu de 2011 à 2015 dans le cadre de la gestion du risque requin à La Réunion, au prisme de sa construction médiatique.

L’analyse d’articles issus de la presse locale en ligne couplée à celle des discours de journalistes locaux et d’experts scientifiques recueillis en entretiens, révèle la façon dont les contraintes des champs scientifique et journalistique, en termes d’enjeux et de pratiques communicationnelles, participent à la dynamique des représentations du rapport entre légitimité médiatique et sociale des experts scientifiques.

URL : https://lesenjeux.univ-grenoble-alpes.fr/2021/supplement-b/la-construction-des-legitimites-dune-expertise-scientifique-au-prisme-de-sa-mediatisation-le-cas-de-la-crise-requin-a-la-reunion/

Partenariat, expertise du chercheur et visée émancipatoire : regard réflexif et analytique sur le récit d’une expérience de recherche collaborative

Auteure : Roxane Meilleur

En recherche partenariale, le partage des expertises d’acteurs diversifiés – chercheurs, gestionnaires, professionnels, citoyens – est susceptible de contribuer à l’émancipation des personnes et des communautés.

À la fois agent de changement et coproducteur de connaissances, le chercheur est alors appelé à utiliser sa propre expertise, ce qui peut représenter un défi considérant les risques de reproduire des rapports de pouvoir asymétriques en recherche. Cet article présente le récit d’une expérience de recherche partenariale traversée par cette tension entre expertise et visée émancipatoire.

L’expérience est issue d’une recherche collaborative en logement social réalisée dans le cadre d’une thèse doctorale en psychologie organisationnelle. Le récit est analysé à partir de deux cadres de référence : l’épistémologie et les travaux de St-Arnaud (2003) portant sur la coopération et l’autorégulation en contexte d’interaction professionnelle. Les implications du récit présenté et des outils utilisés pour en faire l’analyse sont ensuite discutées.

DOI : https://doi.org/10.7202/1088800ar