Prise de décision par les pouvoirs publics et partage des données de la recherche, une approche par le risque

Autrice/Author : Fleur Nadine Ndjock

Si la recherche scientifique est prioritairement financée par l’État au travers des dotations budgétaires, il est logique que les résultats de cette recherche aide (contribue) à la prise de décision efficace par les pouvoirs publics pour le développement d’un pays.

Pour ce faire, les données issues de la recherche doivent être partagées s’il est vrai que pour décider, l’on a besoin d’informations et les données de la recherche qu’elles soient d’observation, expérimentales ou de simulation, sont importantes dans le processus décisionnel stratégique.

Cet article vise un double objectif : Il s’agit d’une part d’établir une typologie des risques qu’encourt le partage de données de la recherche avec les pouvoirs publics, mais aussi, de questionner les concepts à mobiliser pour rendre compte des enjeux de ces risques, car ils sont déterminants et peuvent influencer les motivations de leur partage.

DOI : https://doi.org/10.4000/ctd.8301

 

La science (dé)confinée

Autrice/Author : Clara Galliano

Plusieurs pays d’Asie, d’Afrique, d’Europe, d’Amérique latine et certains états américains ont mis en place des mesures de confinement pour lutter contre la propagation du virus et l’arrivée de nouveaux variants.

En France comme ailleurs, ces mesures ont provoqué de lourdes conséquences sur l’économie du pays, ainsi que sur le moral des populations. Cet article propose d’évaluer, à partir de plusieurs méthodes, les impacts du confinement sur la recherche en étudiant plusieurs éléments comme : les collaborations internationales, les efforts des éditeurs sur l’accessibilité aux ressources numériques et les différentes enquêtes menées au sein des communautés scientifiques.

La Science Ouverte, entre mouvement et norme, a été un point clé stratégique et libérateur pendant la crise sanitaire afin d’accéder aux résultats pour faire avancer les recherches sur le vaccin, mais aussi pour continuer à maintenir l’activité scientifique quand tout la contraignait.

URL : https://revue-cossi.numerev.com/articles/revue-11/2750-la-science-deconfinee

De l’héritage épistémologique de Paul Otlet à une théorie relationnelle de l’organisation des connaissances

Auteur/Author : Arthur Perret

Cette thèse porte sur la relation entre le travail intellectuel et son outillage, à travers une étude de l’héritage épistémologique de Paul Otlet (1868-1944), le premier théoricien de la documentation. Elle traite du problème de l’organisation et de la gestion des connaissances savantes sous l’angle de la documentation personnelle.

Il s’agit à la fois d’un travail théorique en documentologie et en organisation des connaissances, et d’un travail réflexif basé sur la conception et l’utilisation d’un outil de visualisation de graphe documentaire nommé Cosma.

À travers l’analyse des écrits, schémas et réalisations documentaires d’Otlet, nous établissons que la logique de réseau qu’il propose n’est pas seulement de nature institutionnelle mais qu’elle s’applique également aux documents eux-mêmes. Nous reprenons une hypothèse émise par W. Boyd Rayward, jamais éprouvée, et qui consiste à établir un parallèle entre les composants fondamentaux du travail d’Otlet (principe monographique, classification décimale universelle) et ceux des systèmes hypertextuels (nœuds, liens).

Nous vérifions empiriquement ce parallèle en nous appuyant sur les réalisations du programme ANR HyperOtlet, et nous le généralisons à la notion de graphe pour proposer les éléments d’une théorie relationnelle de l’organisation des connaissances.

Nous caractérisons l’épistémologie de la documentation personnelle hypertextuelle comme réflexive et heuristique : la représentation du graphe met en évidence la nature réticulaire de certains processus d’écriture et, par là, de pensée ; elle sert d’aide-mémoire, avec une logique d’émergence informationnelle.

À partir de ce travail, nous proposons la notion de cosmographie comme mise en ordre d’un univers intellectuel par l’écriture, entre idiotexte (écriture comme mémoire prothétique singulière), hypertexte (écriture réticulaire) et architexte (écriture de l’écriture).

URL : https://these.arthurperret.fr/

Des voix plurielles dans l’écriture de la recherche : Pour une réflexivité incarnée

Auteur/Author : Philippe Hert

L’approche qui est développée ici se situe entre les sciences de l’information et de la communication et les études de sciences. Elle met en dialogue une réflexion sur l’écriture d’un terrain que j’ai mené pendant plusieurs années sur le clown, avec la manière dont le terrain peut « prendre la parole » dans l’écriture.

Cet article est constitué de plusieurs voix : celle de la théorie, du chercheur, celle sur l’écriture qui est réflexive, celle du terrain et de l’expérience vécue. Ces trois voix sont apparues au fil de la rédaction de cet article. J’étais habitué à la première, une analyse à partir de lectures et d’expériences de terrain. La deuxième est apparue rapidement à partir du moment où je me suis demandé comment écrire sur l’écriture sans tomber dans un abyme de réflexivité. C’est la troisième qui a été plus surprenante : le terrain dont j’avais décidé de parler, le clown, faisait des apparitions soudaines, en venant défaire ce que j’essayais péniblement d’écrire.

Comme ce terrain n’est pas qu’un objet extérieur, mais que j’en fais partie, en tant qu’apprenti clown, j’ai bien dû lui laisser la parole. C’est de cette parole dont j’aimerais rendre compte, car elle porte selon moi la marque du désir.

La question que je pose est la suivante : comment articuler l’écriture scientifique avec le désir qui s’y manifeste. En effet, l’écriture scientifique est une pratique qui peut être angoissante, crispante, et qui n’est pas source de plaisir, alors même qu’elle est également alimentée par un désir d’écrire (avant de commencer…) et se nourrit de terrains de recherche qui sont souvent très engageants, passionnants et qui donnent envie d’en transmettre quelque chose par l’écriture.

Comment expliquer cette tension, et comment réintroduire du désir dans l’écriture des sciences. Ma contribution sera d’explorer ici, théoriquement et en pratique, la question de la réflexivité, ce qu’elle engage et ce qu’elle révèle du désir du chercheur, pour essayer de dégager quelques leçons pratiques.

DOI : https://doi.org/10.4000/communication.16445

Analyse de coût de la production d’un numéro de la revue française de sciences de l’information Études de communication

Autrice : Marie Le Bivic

Revue française qualifiante en sciences de l’information au rayonnement international, Études de communication s’interroge sur le coût de production d’un numéro suivant différents aspects, notamment la structuration des tâches qui composent son processus de fabrication.

À partir d’une méthodologie d’enquête construite sur la conduite d’entretiens préalablement préparés par un questionnaire, l’objectif de ce stage, ainsi que de ce travail de recherche, sera de fournir un compte rendu analytique de segmentation des tâches au sein de la revue afin de réaliser une analyse de coût.

Cette analyse de coût sera méthodologiquement axée sur le facteur du temps, afin de déterminer le volume de travail et l’investissement nécessaire au fonctionnement de la revue.

URL : https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-03779889

Quelles collaborations entre Directions de la recherche et bibliothèques au sein des universités ?

Auteur/Author : Sylvain Lachendrowiecz

Les évolutions institutionnelles des universités françaises au cours des vingt dernières années ont eu pour conséquence l’importance accrue prise par les services centraux. Parmi ces services, les Directions de la recherche assument des fonctions variées : allocation des moyens aux unités de recherche, aide à la recherche de financements, valorisation, etc.

Par ailleurs, les bibliothèques universitaires poursuivent depuis l’autonomie des universités leur intégration dans leurs établissements et tissent des liens avec les autres services. Face aux évolutions du paysage de la recherche et aux demandes des chercheurs, Directions de la recherche et bibliothèques sont amenées à collaborer sur différents sujets.

Cette collaboration prend des formes plus ou moins approfondies selon les établissements, allant de simples échanges ou participation à des projets communs, à des services mutualisés.

Ces échanges ont un impact sur les cultures professionnelles des différents services : en bibliothèque, les personnels d’appui à la recherche, en travaillant au contact des unités de recherche et des Directions de la recherche, développent des compétences et des manières de travailler nouvelles et sont de moins en moins en contact avec les autres services de leur propre structure.

URL : Quelles collaborations entre Directions de la recherche et bibliothèques au sein des universités ?

Original location : https://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/notices/70687-quelles-collaborations-entre-directions-de-la-recherche-et-bibliotheques-au-sein-des-universites

Le « cas Raoult » ou la controverse médicale amplifiée par l’influence personnelle

Auteur-ices/Authors : Stéphanie Lukasik, Marc Bassoni

La controverse médicale incarnée en France par le Professeur Didier Raoult a constitué un enjeu communicationnel inédit durant la pandémie de Covid-19. Surmédiatisé, le cadre traditionnel des controverses scientifiques a basculé vers l’espace socionumérique des confrontations d’opinions tranchées et des polémiques propices aux fake news et à la « ré-information ».

Dans un premier temps, les auteurs explicitent la stratégie de communication « directe » adoptée par le professeur Raoult. Dans un deuxième temps, à partir de la page Facebook intitulée « Didier Raoult officiel », les auteurs procèdent à une comptabilité des interactions induites, durant trois mois, par les posts opérés sur ladite page.

Enfin, dans un troisième temps, en examinant le partage de contenus opéré par des usagers-récepteurs de cette page, les auteurs mettent en lumière certains éléments d’homophilie au sein des groupes ainsi constitués.

DOI : https://doi.org/10.4000/communication.15107