Auteurice/Author : Leah Ceccarelli
Cette contribution propose une étude de la métaphore de la frontière de la science aux États-Unis depuis la fin du xixe siècle. Elle montre que l’idée du scientifique en tant qu’homme de la frontière (frontiersman) est la résultante de plusieurs textes fondateurs se traduisant par divers imaginaires, en particulier celui d’un territoire sans limites où les découvertes se convertissent en gains économiques assurant le progrès matériel.
L’auteure expose ainsi en particulier la thèse de Frederick Jackson Turner sur la frontière, une thèse présentée en 1893 qui a poussé les Américains à chercher un nouveau moyen d’expression métaphorique pour l’esprit pionnier, texte fondateur qui sera suivi d’autres du même auteur et de ses commentateurs au cours des trois premières décennies du xxe siècle.
Elle développe également comment la frontière est devenue une métaphore directrice de la politique scientifique des États-Unis en 1945 avec le rapport gouvernemental Science, la frontière sans limites de Vannevar Bush. Ainsi, lors de la Convention nationale démocrate de 1960 et le célèbre discours de John F. Kennedy, la métaphore de la frontière de la science était-elle déjà ancrée dans l’imaginaire du grand public, influençant les prises de décision concernant les priorités de la recherche scientifique et constituant un moyen de persuasion dans l’élaboration du discours public sur la science.
URL : Histoire de la métaphore de la frontière de la science
DOI : https://doi.org/10.4000/questionsdecommunication.29581