Entre science légitime et science amateur : le devenir trivial d’une information scientifique sur Internet

À partir de l’exemple d’un article scientifique publié dans la revue américaine en ligne PLoS ONE, on montre que la circulation d’une information scientifique sur le Net peut rapidement et massivement déborder des cadres habituels de la diffusion de la culture scientifique (médias, passeurs individuels et collectifs labellisés…). Cette recherche interroge ce que le « devenir trivial » d’une information scientifique dit des relations connaissances scientifiques/vulgarisation, science légitime/science amateur et plus généralement sciences/société.

Car si la circulation d’un « être culturel » hors de son champ de pertinence trouve un terreau fécond au sein même de la sphère scientifique, ses frontières avec les sphères profanes sont également autant des coupures que des coutures.

URL : https://lesenjeux.univ-grenoble-alpes.fr/2015/supplement-a/12-entre-science-legitime-et-science-amateur-le-devenir-trivial-dune-information-scientifique-sur-internet

Les imaginaires de la « science 2.0 » : De l’idéal de la science ouverte au « marketing de soi »

Le présent article porte sur les imaginaires entourant la « science 2.0 » appréhendée en tant qu’ensemble de discours et de pratiques cristallisant un certain nombre d’évolutions de l’activité scientifique dans le contexte du Web contemporain. L’auteure présente les premiers constats d’une recherche exploratoire visant à mettre en question les fondements des imaginaires portés par les discours autour de dispositifs de réseaux sociaux pour chercheurs et à analyser leur articulation avec la formation de nouveaux usages.

Différents enjeux soulevés par ces questions relatives aux changements associés au numérique dans le monde scientifique sont discutés.

URL : http://communication.revues.org/6070

Wikipédia, une encyclopédie collaborative en quête de crédibilité : le référencement en questions

L’encyclopédie Wikipédia se caractérise par un mode d’élaboration ouvert et collaboratif. La singularité de son modèle éditorial amène à s’interroger sur la crédibilité que lui attribuent ses lecteurs ainsi que sur l’activité normative de la communauté wikipédienne pour la garantir. Une hypothèse serait ainsi que le référencement est un moyen de renforcer la crédibilité des informations encyclopédiques, ce qui pose la question de l’identification de la fonction de ce procédé rhétorique par le lecteur.

Pour appréhender les questions relatives à la valeur épistémique de l’information, un modèle de communication documentaire articulant autorité cognitive, confiance, crédibilité et référencement est proposé. Une enquête par questionnaire auprès de jeunes scolarisés (11-25 ans) montre que la confiance envers Wikipédia varie selon le niveau de scolarité.

Elle est influencée par la réputation académique, majoritairement négative, de l’encyclopédie. Par la suite, les effets d’un projet pédagogique dans lequel des lycéens deviennent des contributeurs à l’encyclopédie sont analysés. Une évolution positive de la confiance envers l’encyclopédie est relevée tant chez les professeurs que chez les élèves, ceux-ci prenant conscience de l’importance des règles communautaires et du référencement.

Enfin, les évolutions des règles relatives au référencement au sein de la Wikipédia en langue française et les débats que ces règles ont suscités entre 2002 et 2013 sont étudiés. L’approche anthropologique et historique adoptée met en évidence le rôle central attribué au référencement pour faire face aux problèmes de confiance épistémique rencontrés par la communauté wikipédienne. Elles révèlent également les tensions inhérentes à ce projet éditorial.

URL : https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01257207

Les revues littéraires en ligne : entre éditorialisation et réseaux d’intelligences

Cet article propose un état des lieux sur les revues littéraires numériques. Cette tâche pourrait sembler facile si l’on considère que ces expériences existent depuis très peu de temps. Les premières revues en ligne apparaissent, en effet, au début des années 1990.

Pourtant, la question est beaucoup plus complexe que ce que l’on pourrait penser, et cela, pour une série de raisons qui seront analysées dans cet article. Il n’est tout d’abord pas évident de s’entendre sur ce que l’on définit par l’expression « revue littéraire numérique ».

D’une part car on fait référence, avec le mot « numérique », à une série d’expériences et de pratiques hétérogènes et différentes qui peuvent difficilement être regroupées ensemble. D’autre part parce que ce qu’on appelle désormais la « révolution numérique » a déterminé des changements importants quant au sens des contenus, de leur production, de leur validation et de leur distribution et a par conséquent fortement affecté la signification du mot « revue » lui-même.

Il faudra ainsi prendre séparément en considération une série de phénomènes différents et essayer de rendre compte de pratiques hétérogènes qui se chevauchent et empiètent l’une sur l’autre. L’article proposera d’abord une analyse des enjeux de la numérisation des revues, à savoir le processus de transposition des revues papier au format électronique.

Il s’attaquera ensuite aux expériences des revues numériques dès leur création pour comprendre s’il y a une différence, et laquelle, entre les premières et les secondes.

Pour finir, on tentera de comprendre en quoi le numérique en tant que phénomène culturel — et en particulier les changements de diffusion et de circulation des contenus ainsi que les différentes formes de ce que l’on appelle désormais « éditorialisation » — a transformé l’idée même de revue et donné lieu à des pratiques et à des expériences complexes et hybrides dont la place dans le panorama culturel est difficile à saisir.

URL : https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/bitstream/handle/1866/11379/revues-litteraires-en-ligne-vitali-rosati.pdf

Quand la culture scientifique s’affranchit sur le web : l’exemple des blogs de science en français (2003-2014)

Connaissez-vous les chercheurs Baptiste Coulmont, Jean Véronis , Tom Roud (un pseudonyme), Olivier Ertzscheid ou André Gunthert ? Peut-être, mais ils vous diront sans doute plus de choses si vous êtes un lecteur aguerri des blogs de science, éventuellement de longue date. Ces pionniers des blogs de science en français, ayant chacun ouvert leur blog entre juillet 2003 et août 2005, ont contribué entre à ce que l’association des termes “blog” et “chercheur” ne soit plus incongrue. Quant à moi, si je tenais déjà un blog personnel, je n’ai ouvert mon propre blog de science qu’en janvier 2006.

J’ai par la suite contribué largement à façonner cette communauté alors en éclosion, grâce au portail du C@fé des sciences et à mon prosélytisme à tout crin. À la fois acteur et témoin privilégié de cette histoire, j’aimerais vous en conter quelques bribes, en priant les lecteurs de m’excuser des maladresses que je pourrai commettre dans cet exercice délicat et nouveau pour moi. Mon propos sera organisé de façon thématique, en suivant à peu près une progression chronologique.

Je ferai le plus souvent appel à ma mémoire et mes archives personnelles, tout en citant des documents tiers contemporains du récit qui compléteront mon témoignage et donneront un aperçu de l’évolution du discours et des arguments !

URL : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01242707

L’accessibilité web comme porte et enjeu de médiation des savoirs

Comme l’indique le rapport de l’Union européenne de 2009, l’accessibilité web aux ressources numériques a pour objectif de « mettre le web et ses services à la disposition de tous les individus, quels que soient leur matériel ou logiciel, leur infrastructure réseau, leur langue maternelle, leur culture, leur localisation géographique et leurs aptitudes physiques ». Malgré la présence de nombreuses normes, le WCAG ou le RGAA en France, les développeurs web en charge des sites et de la mise à disposition de ressources numériques intègrent encore peu ces normes et ces logiques informationnelles.

Nous nous appuierons dans un premier temps, sur les résultats d’une enquête nationale menée en 2013 (Lespinet, Liquète, Pinède et al.) montrant les représentations et la nature des freins actuels et réfléchirons, dans un second temps, en quoi l’approche par la médiation des savoirs sous l’angle de l’accessibilité reste une dimension à interroger.

Le postulat que nous évoquerons serait, entre autres, de dépasser les approches informationnelles orientées « usages » pour considérer plutôt une approche orientée « interactions producteur(s)-usagers », où une part des médiations consisterait à lutter contre les représentations et les blocages des acteurs gérant et mettant à disposition les documents numériques dans les systèmes d’information et sur les sites web.

URL : http://dms.revues.org/1200

 

La médiation numérique du patrimoine : quels savoirs au musée ?

En poursuivant des recherches en cours sur les médiations culturelles innovantes au musée, participant ainsi aux réflexions menées actuellement en Sciences de l’information et de la communication (SIC) sur la médiation culturelle et ses diverses typologies, nous souhaitons enrichir la définition de ce processus, en nous intéressant ici aux dispositifs numériques de plus en plus nombreux aujourd’hui dans les musées.

Derrière la fausse évidence d’une médiation généralisée, les dispositifs informatiques en réseau ou dispositifs numériques de médiation culturelle interrogent les pratiques des usagers, visiteurs de musées, tout en brouillant les frontières entre numérisation et accès aux collections, patrimoine réel et patrimoine numérique, transmission/valorisation et appropriation/partage.

L’enquête a permis de repérer des dispositifs numériques qui hésitent encore entre information, médiation et communication. Les entretiens menés auprès de deux responsables de services éducatifs de deux musées toulousains soulèvent la question des savoirs proposés par les musées : des savoirs scientifiques issus de l’étude des objets, des savoirs techniques véhiculés par les objets médiateurs ou les dispositifs et les savoirs empiriques des publics.

URL : http://dms.revues.org/1219