La formation face aux risques numériques : bricolages, improvisations et résilience institutionnelle liés aux usages des données ouvertes

Auteurs/Authors : Camille Capelle, Anne Lehmans, Franc Morandi, Karel Soumagnac

La perception des risques par les acteurs de l’éducation qui s’engagent dans des activités pédagogiques autour des données ouvertes en contexte scolaire induit des bricolages et des improvisations.

Des formes de résilience apparaissent, dans les modalités de gouvernance des données ouvertes du côté des collectivités qui les diffusent, et dans les postures éducatives des enseignants à travers la construction de séquences pédagogiques.

Une enquête réalisée à partir d’entretiens et d’un repérage des ressources existantes a abouti à l’identification d’un écosystème émergent. Celui-ci permet de construire et d’expérimenter des ressources, de s’auto-organiser et d’apprendre, grâce aux projets, à faire face aux enjeux de la société du numérique.

URL : http://www.revue-cossi.info/numeros/n-2-2017-bricolages-improvisations-et-resilience-organisationnelle-face-aux-risques-informationnels-et-communicationnels/658-2-2017-revue-capelle-lehmans-morandi-soumagnac

 

Tablettes et ados : des bibliothécaires scolaires à la page

Auteur/Author : Stéphanie Pouchot

Les technologies numériques pourraient avoir des impacts négatifs sur l’apprentissage à l’école, notamment sur la concentration, la lecture en profondeur et la mémorisation. Pour autant, leurs retombées positives sont elles aussi bien réelles, par exemple sur les tâches à accomplir, la vitesse de lecture et la compréhension.

Quelle que soit la position adoptée, les technologies et dispositifs numériques ont de toute façon fait leur entrée à l’école. Il est donc nécessaire pour les personnels des établissements scolaires de se « former au numérique ».

Afin de poser le contexte, le présent article revient sur les résultats de la dernière enquête JAMES (« Jeunes, activités, médias – enquête Suisse »). La suite est consacrée à un retour d’expérience concernant sur une formation aux ebooks conçue pour des bibliothécaires du cycle d’orientation de l’État de Genève.

Seront abordés le profil des participants, structure de la formation, pistes d’action concrètes. Enfin, la dernière partie rappelle l’importance du rôle des bibliothécaires scolaires dans le domaine de la littératie numérique et l’accompagnement des élèves à l’appropriation des potentialités et la connaissance des leurs limites.

URL : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01547452

Open data et smart cities : quels chantiers pour les SIC?

Auteurs/Authors : Valentyna Dymytrova, Valérie Larroche, Françoise Paquienséguy, Marie-France Peyrelong

L’article rend compte des questionnements et analyses info-communicationnels en cours dans le cadre d’une ANR OpenSensingCity, regroupant outre les chercheurs en sciences de l’information et de la communication (équipe ELICO), des chercheurs en informatique (Armines de l’Ecole des Mines de Saint Etienne) et des entreprises (Antidot et Hikob).

Nous nous intéressons particulièrement aux stratégies des acteurs constituant l’écosystème de l’Open data en lien avec les smart cities. Dans cet écosystème, l’attention se porte plus spécifiquement sur deux types d’acteurs : les collectivités territoriales et les réutilisateurs professionnels.

Les portails de l’Open data des collectivités territoriales sont étudiés par une approche sémio-pragmatique permettant d’analyser les stratégies éditoriales et la place de la Métropole dans l’écosystème.

Quant aux réutilisateurs, leurs usages et les pratiques professionnels sont saisis à travers les entretiens semi-discursifs. Enfin, ces deux thématiques de smart cities et de l’Open data nous amènent à reconsidérer la question des communs.

URL : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01543355

De la bibliothèque à l’Internet : la matrice réticulaire

Auteur/Author : Louise Merzeau

Par l’ordonnancement méthodique des livres, la bibliothèque institue la confrontation des raisons qui pourra guider le conseil de lecture, lui-même modèle et condition du conseil au prince ou au peuple souverain.

Dans cette perspective, l’entrée des dispositifs sociotechniques dans l’ère numérique doit être interrogée dans les mêmes termes : quel type de pluralité, de liberté et de discernement autorise-t-elle ? Quelle structure d’autorité organise-telle ?

En un mot, quelle sorte de matrice l’environnement numérique installe-t-il dans l’espace du savoir et de la cité ? Pour répondre, sans doute faut-il d’abord renoncer à penser l’Internet à partir de ce modèle de la bibliothèque.

Pour la très grande majorité des utilisateurs, Internet est en effet tout autre chose qu’une bibliothèque : c’est un milieu de vie plus qu’un support et c’est cette dimension « écologique » qu’il convient aujourd’hui de penser.

Dans ce nouvel écosystème, les individus exercent toutes sortes d’activités très éloignées de l’acte de lecture institué par la bibliothèque, mais ce qui en fait la caractéristique, c’est qu’elles sont toujours en même temps des activités informationnelles.

Ces pratiques informationnelles obéissent à de nouvelles règles, où la médiation identitaire réorganise tous les contenus autour de la personne, elle-même redéfinie comme grappe de données connectées.

Au conseil, tend ainsi à se substituer le principe de la recommandation, qui dépend avant tout d’une économie de l’attention. Ce régime ne suspend pas le principe d’autorité, mais il en modifie profondément l’architecture, les industries de la recommandation dissimulant la complexité croissante de ces procédures derrière une phraséologie de la fluidité, de la transparence et de l’immédiateté.

Il revient alors aux bibliothèques, non de faire entrer de force l’Internet dans leur propre modèle, mais de développer des politiques de médiation, de métadocumentation et d’éditorialisation pour produire une intelligibilité du réseau qui aiderait les citoyens numériques à produire collectivement du conseil.

URL : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01546684

Un dispositif innovant d’éditorialisation en accès ouvert pour les SHS

Auteurs/Authors : Jérôme Valluy, Aurélie Veyron-Churlet, Serge Bouchardon

Ni « revue scientifique » au sens classique et toujours actuel, ni simple « bulletin d’annonces » des activités d’un laboratoire, les Cahiers Costech expérimentent un dispositif éditorial valorisant les travaux intermédiaires de la recherche (avec relectures et validations scientifiques) et la publication en accès ouvert (y compris par réédition de publications achevées mais peu accessibles), tout en favorisant un pluralisme organisationnel & intellectuel laissant aux chercheurs responsables de chaque rubrique le soin de définir leurs agendas scientifiques, les types de publications pertinents ainsi que leurs régimes de relectures et validations.

La valorisation de la « recherche en train de se faire » adopte des formats très divers de publications (communications et posters en colloques, notes de recherche, working papers, recensions, conférences et séminaires enregistrés, rapports de recherche, synthèses thématiques, compte-rendu de terrains…), en accès ouvert.

La « réédition en accès ouvert » respecte les droits des premiers éditeurs (ex. : publications de chapitres de livres avec leurs autorisations) et le droit des auteurs de réédition en accès ouvert de leurs publications 12 mois après parution en périodique (article 30 de la loi n° 2016-1321 du 7 octobre 2016).

Ce numéro 1 inaugure le dispositif éditorial conçu par le Costech-UTC, en assemblée générale et en conseil de laboratoire, après plusieurs mois de réflexions collectives sur les formes de communication scientifique à l’ère de l’éditorialisation numérique et de l’accès ouvert aux publications.

Pour les besoins de ce lancement, le premier numéro réunit une forte proportion de travaux issus des recherches internes au Costech-UTC mais la revue lancera des appels à contribution ouverts à tous les chercheurs travaillant sur le domaine des recherches technologiques en sciences humaines et sociales.

Ce type de recherches technologiques, portant sur des terrains socio-économiques contemporains, est présenté dans le rapport d’activité de l’unité Costech.

URL : Un dispositif innovant d’éditorialisation en accès ouvert pour les SHS

Alternative location : http://www.costech.utc.fr/CahiersCOSTECH/spip.php?article56

Une brève histoire d’Okina

Auteurs/Authors : Stéphanie Bouvier, Daniel Bourrion

Ouverte à sa communauté en février 2015, Okina, l’archive ouverte institutionnelle de l’Université d’Angers, a été développée au sein d’un projet global autour de l’Open Access.

Les lignes qui suivent retracent l’histoire de cette archive et la manière dont Okina est née puis a été portée politiquement. Elles se penchent également sur les choix techniques comme stratégiques ou humains effectués le long du chemin, qui ont permis que de vagues idées se concrétisent dans un objet fonctionnel né de (presque) rien.

URL : http://bbf.enssib.fr/contributions/une-breve-histoire-d-okina

Une gestion commune des supports de connaissance

Auteur/Author : Silvère Mercier

L’expression « partenariat Public-Communs » (Public-Commons Partnership) a été proposée par l’italien Tommaso Fattori, qui souhaitait montrer qu’il existe une autre voie possible que les partenariats Public-privé classiques, trop souvent à l’origine de formes de privatisation ou d’accaparement de ressources communes.

Plus largement, la notion permet d’éviter l’éceuil de percevoir les communs de la connaissance comme une alternative aux services publics. C’est ce que rappellent les auteurs de cet article consacré à l’oeuvre l’Elinor Ostrom : « la self-governance n’exprime pas l’idée d’une autogestion en totale indépendance mais « d’une capacité à s’organiser pour que chacun puisse participer activement à tous – du moins aux principaux – processus de décision concernant la gouvernance de la communauté » (McGinnis, 2011).

Elle n’implique donc pas une absence d’État – du niveau local au niveau fédéral – mais signifie une participation des communautés « auto-organisées » aux processus politiques dans les domaines qui les touchent. »

On ne saurait donc opposer les services publics que sont les bibliothèques aux communs sous peine d’opérer une contresens sur l’idée même des communs. Dès lors, quelles sont les degrés d’articulations possibles? Dans ce chapitre nous nous intéresserons aux communs de la connaissance sous un angle volontairement limité : celui de la participation citoyenne à la constitution d’objets destinés à favoriser la circulation des savoirs.

Ainsi, par opposition à la mise à disposition ciblée de ressources pour des publics dits “empêchés”, nous considérons ici qu’une gestion en communs de supports de connaissance suppose une participation des citoyens à ce qui reste la plupart du temps l’apanage des professionnels : le choix et la sélection de ce qui est rendu accessible. Comment caractériser ces initiatives de bibliothèques qui pourraient être qualifiées de communs, par opposition au traditionnel Hors-les-murs?

URL : http://www.bibliobsession.net/2017/06/08/chapitre-livre-communs-savoirs-bibliotheques/