Préservation des données de recherche : proposer des services de soutien aux chercheurs du site Uni Arve de l’université de Genève

Auteur/Author : Manuela Bezzi

Ce travail porte sur les pratiques des chercheurs du site Uni Arve (faculté des sciences) de l’université de Genève concernant la préservation et la réutilisation des données de recherche, et son objectif est d’évaluer les besoins des chercheurs afin de leur proposer des services de soutien appropriés.

La préservation des données de recherche s’inscrit dans le mouvement de l’Open Data dont l’objectif est de rendre les données de recherche publiquement accessibles, intelligibles et réutilisables, en particulier lorsque ces données ont été produites grâce à des recherches financées par des fonds publics.

Pour ce faire, le FNS demande aux chercheurs de déposer leurs données dans des archives publiques répondant aux principes FAIR. Or, depuis juin 2019, l’université de Genève met à disposition de ses chercheurs une archive institutionnelle, Yareta, répondant aux critères du FNS.

Afin de répondre aux mieux aux besoins des chercheurs, une approche en deux temps a été adoptée : (1) une analyse des jeux de données déposés sur Yareta a permis d’identifier les problématiques faisant obstacle à la réutilisation des données. (2) Puis, des entretiens menés avec des chercheurs ont permis d’analyser leurs pratiques de préservation et leurs besoins.

Les informations récoltées par ces deux approches ont permis de faire les propositions suivantes: un guide d’archivage portant sur quatre activités permettant de garantir une bonne préservation : format, contexte, métadonnées, licence, la mise en place de ressources additionnelles (page web ou formation) couvrant des notions peu comprises par les chercheurs, la modification de pages web existantes pour des raisons de cohérence, l’ajout d’information dans l’outil Yareta.

Ces propositions sont des solutions concrètes, basées sur les ressources existantes de l’université de Genève afin de pouvoir être complémentaires aux services de soutien et aux ressources déjà proposés par l’université de Genève.

De plus, ces propositions pourront bénéficier à toute la communauté de l’université de Genève et pas uniquement aux chercheurs du site Uni Arve.

DOI : https://doc.rero.ch/record/329678

Quand le discours de savoir se fait technodiscours. Hypertextualité, commentaires et unité textuelle du billet scientifique

Auteur/Author : Ingrid Mayeur

Le présent article propose des pistes pour déterminer par quels moyens le discours scientifique sur blog fait texte. Nous nous intéressons plus spécifiquement à l’enrichissement hypertextuel des énoncés et aux commentaires qui interrogent les contours du billet scientifique comme forme textuelle cohérente.

À partir de l’analyse d’un corpus de 87 billets extraits de la Une d’Hypothèses, plateforme de carnets de recherche en sciences humaines et sociales, nous identifions les fonctions cognitives assurées par ces deux composantes des écrits de blogs scientifiques ainsi que leur incidence sur le jugement de textualité (Adam 2011) susceptible d’être porté sur les billets.

Nous proposons enfin une lecture de l’enrichissement hypertextuel et des commentaires comme gestes discursifs du savoir (Lttr13 2016) jouant un rôle dans les opérations de textualisation des billets scientifiques.

URL : Quand le discours de savoir se fait technodiscours. Hypertextualité, commentaires et unité textuelle du billet scientifique

DOI : https://doi.org/10.4000/corela.11876

L’effet SIGAPS : La recherche médicale française sous l’emprise de l’évaluation comptable

Auteurs/Authors : Yves Gingras, Mahdi Khelfaoui

Cette recherche a pour but de mettre en évidence les effets pervers générés par l’introduction du système SIGAPS (Système d’interrogation, de gestion, et d’analyse des publications scientifiques) sur la production scientifique française en médecine et en sciences biomédicales.

Cet outil biblio-métrique de gestion et de financement de la recherche présente un exemple emblématique des dé-rives que peuvent générer les méthodes d’évaluation de la recherche reposant sur des critères pu-rement comptables.

Dans cette note, nous présentons d’abord le fonctionnement de SIGAPS, pour ensuite expliquer précisément en quoi les méthodes de calcul des « points SIGAPS », fondés sur les facteurs d’impact des revues et l’ordre des noms des co-auteurs, posent de nombreux problèmes.

Nous identifions notamment les effets du système SIGAPS sur les dynamiques de publications, les choix des lieux de publications, la langue de publication et les critères de recrutement et de promotion des chercheurs.

Finalement, nous montrons que l’utilisation du système SIGAPS ne répond pas bien à tous les critères de ce que l’on pourrait appeler une « éthique de l’évaluation » qui devrait respecter certaines règles, comme la transparence, l’équité et la validité des indicateurs.

URL : https://cirst2.openum.ca/files/sites/179/2020/10/Note_2020-05vf.pdf

Approche systémique des concepts de médiation, de médiatisation et de dispositif : la circulation des savoirs à l’œuvre dans une classe inversée en information-documentation

Auteurs/Authors : Aurélie Canizares, Cécile Gardiès

Cet article propose une analyse opérationnelle du tryptique conceptuel médiation, médiatisation et dispositif dans le champ de l’éducation. D’un point de vue théorique les trois concepts sont questionnés dans une approche systémique travaillant ensemble afin de faciliter la circulation des savoirs.

La circulation des savoirs est quant à elle envisagée à travers la notion d’altération. D’un point de vue méthodologique, notre étude se consacre dans un premier temps à l’analyse d’une capsule vidéo réalisée dans le cadre d’un cours en classe inversée sur la notion de document.

Il s’agit d’étudier dans le dispositif mis en place, le travail de l’enseignant pour écrire le savoir et le médiatiser. Nous étudions ensuite la circulation des savoirs à partir d’un lexique dont nous analysons l’altération dans les notes des étudiants prises à partir de cette même capsule vidéo.

URL : https://lesenjeux.univ-grenoble-alpes.fr/2020/varia/02-approche-systemique-des-concepts-de-mediation-de-mediatisation-et-de-dispositif-la-circulation-des-savoirs-a-loeuvre-dans-une-classe-inversee-en-information-documentation

De la revue au collectif : la conversation comme dispositif d’éditorialisation des communautés savantes en lettres et sciences humaines

Auteur/Author : Nicolas Sauret

Si l’on s’accorde à dire que les outils numériques ont modifié en profondeur nos pratiques d’écriture et de lecture, l’influence que ces nouvelles pratiques exercent sur les contenus d’une part, et sur la structuration de notre pensée d’autre part, reste encore à déterminer.

C’est dans ce champ d’investigation que s’inscrit cette thèse, qui questionne la production des connaissances à l’époque numérique : le savoir scientifique aurait-il changé en même temps que ses modalités de production et de diffusion ?

Je traiterai ce sujet à travers le prisme de la revue savante en lettres et sciences humaines, dont le modèle épistémologique, encore attaché au support papier, se voit profondément questionné par le numérique dans sa dimension technique aussi bien que culturelle.

Je fais l’hypothèse que les modalités d’écriture en environnement numérique sont une opportunité pour renouer avec les idéaux de conversation scientifique qui présidaient l’invention des revues au 17eme siècle. La thèse propose une réflexion en trois temps, articulée autour de trois conceptions de la revue : la revue comme format, comme espace et, tel que je le propose et le conceptualise, comme collectif.

La revue comme format, d’abord, émerge directement de la forme épistolaire au 17eme, favorisant alors la conversation au sein d’une communauté savante dispersée. Mais les limites conceptuelles du format nous invite à considérer la revue davantage comme un media. Pour penser alors sa remédiation, je montrerai que cette conversation trouve son incarnation contemporaine dans le concept d’éditorialisation.

La revue comme espace, ensuite, où s’incarnait jusque-là l’autorité scientifique, fait émerger de nouvelles possibilités conversationnelles, en raison des glissements de la fonction éditoriale des revues et de leurs éditeurs dans l’espace numérique. Enfin, la revue comme collectif émerge d’une écriture processuelle, en mouvement, propre à l’environnement numérique.

Un des enjeux de cette thèse réside dans la mise en évidence des dynamiques collectives d’appropriation et de légitimation. En ce sens, la finalité de la revue est peut-être moins la production de documents que l’éditorialisation d’une conversation faisant advenir le collectif.

Au plan méthodologique, cette thèse a la particularité de s’appuyer sur une recherche-action ancrée dans une série de cas d’étude et d’expérimentations éditoriales que j’ai pu mener en tant que chercheur d’une part, et éditeur-praticien d’autre part.

La présentation des résultats de cette recherche-action, ainsi que leur analyse critique, fournissent la matière des concepts travaillés dans la thèse.

URL : https://these.nicolassauret.net/index.html

Pratiques de communication dans la pratique de recherche des doctorant.e.s en biologie

Auteur/Author : Mélodie Faury

Dans cet article, je m’intéresse à une période particulière d’un parcours de chercheur : la thèse, moment d’engagement (ou de choix de non-engagement) dans une carrière de recherche scientifique.

Les entretiens sont effectués auprès de dix doctorant.e.s en biologie expérimentale ayant tous suivi la même formation universitaire à la recherche. Lors d’un entretien, je leur propose de rendre compte de leur pratique, tout en la mettant à distance en la commentant à partir du relevé de leurs pratiques de communication quotidiennes (courriers électroniques, réunions, conversations avec différents membres du laboratoire, téléphone, séminaires, etc.).

L’étude des pratiques de communication dans les pratiques de recherche des doctorant.e.s met en évidence la fréquence et la diversité des pratiques et des situations de communication dans lesquelles les doctorant.e.s se retrouvent impliqués au cours d’une semaine.

Ces situations structurent leur travail de recherche et s’organisent autour, ou à partir, de ce qui constitue leurs principales activités en tant que doctorant.e.s : les expériences à la paillasse, en premier lieu, associées à la mise en place et à l’entretien de collaborations ; l’écriture d’articles, leur soumission pour publication et la présentation des résultats obtenus, devant les membres de l’équipe, du laboratoire ou dans le cadre de congrès, colloques ou séminaires.

La méthode d’entretien choisie est intéressante à deux titres : elle permet d’une part de rendre compte d’un quotidien peu connu de la pratique de recherche de doctorant.e.s en biologie expérimentale, et d’autre part d’appréhender le rapport des étudiants en thèse à ce qui constitue leur pratique de la recherche, par l’explication et le commentaire du relevé de leurs pratiques de communication de la semaine précédent l’entretien.

Cette approche constitue pour les chercheurs-enquêtés une première forme de mise à distance de leur pratique et une occasion d’élaborer un discours, face au chercheur-enquêteur, sur eux-mêmes, sur leur pratique et sur la science et elle me permet de saisir à un premier niveau comment se construit un « rapport identitaire et culturel aux sciences » par l’expérience vécue de la pratique (rendre compte de ce qui structure la pratique) telle qu’elle est rapportée dans les discours (parler de la pratique, la commenter et se positionner).

URL : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-02988079

Entrepôts de données de recherche : mesurer l’impact de l’Open Science à l’aune de la consultation des jeux de données déposés

Auteur/Author  : Violaine Rebouillat

Les décennies 2000 et 2010 ont vu se développer un nombre croissant de e-infrastructures de recherche, rendant plus aisés le partage et l’accès aux données scientifiques. Cette tendance s’est vue renforcée par l’essor de politiques d’ouverture des données, lesquelles ont donné lieu à une multiplication de réservoirs de données – aussi appelés « entrepôts de données ». Quantifier et qualifier l’utilisation des données rendues publiques constitue un élément essentiel pour évaluer l’impact des politiques d’ouverture des données.

Dans cet article, nous questionnons l’utilisation des données déposées dans les entrepôts. Dans quelle mesure ces données sont-elles consultées et téléchargées ?

L’article présente les premiers résultats d’une enquête quantitative auprès de 20 entrepôts. Il esquisse deux tendances, qui restent à ce stade propres à l’échantillon étudié, à savoir : (1) l’augmentation globale du nombre de consultations, de téléchargements et de données disponibles dans les entrepôts sur la période étudiée (2015-2020), et (2) la concentration des téléchargements sur une proportion relativement faible des données de l’entrepôt (de l’ordre de 10% à 30%).

URL : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02928817/