Archivage pérenne en bibliothèque universitaire : bilan et perspectives

Auteur/Author : Elsa Ferracci

Au vu des risques que créée l’obsolescence technologique, l’archivage pérenne des contenus numériques s’avère désormais incontournable et constitue un enjeu pour l’Enseignement supérieur et la Recherche. La préservation à très long terme nécessite cependant des compétences et des techniques spécifiques et implique des coûts, humains et financiers. Pour la bibliothèque universitaire se pose alors la question du rôle qui doit être le sien au regard de l’archivage pérenne des contenus numériques qu’elle est amenée à stocker, à diffuser ou à produire.

L’objectif de ce mémoire est de dresser un panorama de l’archivage pérenne dans l’Enseignement supérieur et la Recherche, de présenter et d’analyser un ensemble de retours d’expérience de bibliothèques universitaires ayant mené à bien, ou mettant actuellement en oeuvre, ou encore envisageant un projet d’archivage pérenne, et d’en déduire les difficultés et les obstacles qui s’opposent à une réelle avancée de l’archivage pérenne en bibliothèque universitaire.

Le mémoire envisagera la mutualisation, à divers niveaux, comme une réponse à ces difficultés.

URL : Archivage pérenne en bibliothèque universitaire : bilan et perspectives

Alternative location : http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/notices/65767-archivage-perenne-en-bibliotheque-universitaire-bilan-et-perspectives

Pour qui écrivons-nous ?

Cet article revient sur 10 ans de discussions en France autour de l’accès ouvert aux publications scientifiques, en poursuivant deux objectifs. D’une part, il tente de clarifier certains termes du débat. Il s’agit en particulier de distinguer les nombreuses manières de mettre un article en ligne (par l’auteur ou par la revue, sur un site personnel, dans une archive ouverte ou sur un portail de revues, etc.).

Il s’agit également d’envisager une variété de modèles économiques possibles. L’article distingue notamment, outre le modèle classique de l’abonnement, celui de l’auteur-payeur et celui du freemium (financement volontaire par certaines institutions).

D’autre part, l’auteure prend position en faveur de l’accès ouvert. Elle souligne qu’il est déjà largement pratiqué en France, tandis que les revues de bien d’autres pays ne deviennent jamais, même plusieurs années après parution, librement accessibles.

Elle insiste enfin sur l’enjeu que représente pour les auteur.e.s comme pour les revues de sciences humaines et sociales l’ouverture d’un lectorat immensément plus large que celui des pairs.

URL : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01309291

Mutations dans la sous-filière de la revue scientifique dans les domaines STM : une analyse par les industries culturelles

Auteur/Author : Chérifa Boukacem-Zeghmouri

La revue scientifique, sous-filière du livre, a connu ces vingt dernières années des évolutions à la fois d’ordre technologique, social, économique et politique. Ces évolutions ont construit – dans le domaine des sciences dures et des sciences de la vie (STM) – chez les acteurs dominants des positionnements et des stratégies qui ont exacerbé le processus d’industrialisation de la sous-filière.

Pour analyser, caractériser et comprendre les formes d’industrialisation de la revue scientifique dans les domaines STM, nous avons revisité nos travaux de recherche en faisant appel au cadre théorique des industries culturelles (Miège, 1978) (Bouquillion, 2013). Au sein de ce cadre, nous avons souligné la cohérence de l’évolution de nos thématiques de recherches qui portèrent aussi bien sur les modalités de la production de la revue scientifique, que sur celles de la diffusion et de l’appropriation.

Nous avons également mieux identifié les contributions de nos recherches au sein de chaque thématique. Notamment, nous avons pu formaliser à partir de nos contributions que la dimension sociale des usages des plateformes de revues scientifiques ne peut être envisagée de manière disjointe de l’offre de contenus par les acteurs dominants et de leurs stratégies.

Ce faisant, à l’aide d’un ensemble de concepts, nous avons réexaminé et discuté nos travaux et leurs conclusions pour donner une lecture des mécanismes d’industrialisation qui ont prévalu dans l’univers papier et qui se prolongent dans l’univers numérique.

Nous avons ainsi montré que le glissement de la revue scientifique papier à la revue scientifique numérique est rythmée par deux transitions socio-techniques majeures qui ont ouvert la porte à de nouveaux intermédiaires, issus du Web. Les deux transitions ont été identifiées à l’aide d’une grille d’analyse permettant d’identifier les traits pertinents de l’industrialisation de la filière.

Nous avons ainsi pu tenir compte des acteurs impliqués, du modèle socio-économique associé, de la notion de risque, de la nature des produits et de leur valeur associée, de leur internationalisation, des crises identifiées au sein de la sous-filière, mais aussi des paradigmes industriels dominants (convergence, collaboration et production).

Ces deux transitions prennent le contrepied des discours « révolutionnaires » autour de la publication scientifique qui ont prévalu à la fin des années 1990 et qui sont encore vivaces. Elles montrent que l’émancipation de la revue scientifique vis-à-vis du modèle éditorial papier vient seulement de s’amorcer. Chacune de ces transitions ouvre la voie à de nouvelles modalités de publication qui côtoient les modalités antérieures, sans les anéantir.

L’évolution de la filière semble donc se diriger vers la coexistence de deux modèles socio-économiques, le modèle éditorial et le modèle du flot. La première transition, développée dans le chapitre 1 du mémoire est qualifiée de « Numérisation ». Elle souligne les liens maintenus ou distendus entre le modèle éditorial de la revue papier et celui de la revue électronique. Elle représente une phase d’édition de documents numériques, encore ancrée dans les repères de l’autorité éditoriale de la revue papier.

Durant cette phase, la stabilité des formes structurelle et matérielle de l’article a été préservée. La phase de numérisation a conduit à un accès et à une circulation sans précédent des articles de la revue scientifique. Cette phase exacerbe le processus d’autonomisation de l’article scientifique – amorcé dans les années 1980 autour des bases de données bibliographiques – avec le modèle de la plateforme, introduit par l’offre des grands groupes de l’édition scientifique.

La seconde phase, qualifiée de « Fragmentation », rend compte de la manière avec laquelle les pratiques d’accès à l’article scientifique – autonomisé – se sont développées à l’aide du moteur de recherche Google, proposant un accès simplifié et direct à la publication scientifique. Cette phase donne à voir des mouvements stratégiques entre éditeurs scientifiques et Google, devenu le nouvel intermédiaire de la sous-filière de la revue scientifique. La phase de fragmentation conduit les grands groupes de l’édition scientifique à prendre en compte un nouveau modèle économique, associé au « Libre Accès » destiné à consolider leur place dans la sous-filière.

La troisième partie de la note d’HdR s’appuie sur nos travaux les plus récents – dont certains sont en cours – autour des nouvelles formes de publication de l’article et de la revue scientifique. Cette dernière partie fait appel au paradigme industriel de la création pour mettre en lumière les mécanismes d’intensification de la production scientifique. Elle est traversée par la question du statut et de la nature en redéfinition de l’article et de l’information scientifiques, au sein d’une sous-filière qui émarge à deux modèles socio-économiques, le modèle éditorial et le modèle du flot.

La question du périmètre des communautés ciblées, des nouveaux régimes d’autorité de l’article scientifique en regard des nouvelles formes collaboratives de production de la connaissance scientifique est également soulevée. Les évolutions touchant à la publication scientifique ont été traitées par différentes disciplines (histoire des sciences, sociologie des sciences).

Cette note de mémoire en vue de l’obtention de l’HdR propose une contribution des sciences de l’information et de la communication, par ses propres cadres d’analyse, à la compréhension des évolutions d’une sous-filière du livre, la revue scientifique. Selon le principe de réflexivité, les constats portés par nos travaux empiriques, viennent interroger et alimenter le cadre théorique que nous avons emprunté pour l’exercice de ce mémoire d’HdR.

Nos contributions se situent essentiellement autour des stratégies d’accès, de diffusion et de valorisation développées par les acteurs dominants de la sous-filière, les grands groupes de l’édition scientifique, fragilisés par la montée du modèle socio-économique du flot.

URL : http://archivesic.ccsd.cnrs.fr/tel-01281524v1

Vers des bibliothèques de lecture publique sans livres imprimés ?

L’étude de l’évolution du discours et des données en matière de volumétrie documentaire permet-elle d’anticiper la mise en place de bibliothèques sans livres imprimés en France ? Quelles sont les origines et les caractéristiques principales de ces bibliothèques d’un nouveau genre et en quoi peuvent-elles constituer un modèle pour les bibliothèques de lecture publique françaises ?

La collection physique reste-t-elle le coeur de la bibliothèque à l’heure où les bibliothécaires accordent une importance croissante au bien-être de leurs usagers et entreprennent d’inscrire leur offre documentaire dans un environnement numérique ? Dans un contexte où les bibliothèques traversent une crise identitaire, tenter de répondre à ces questions constitue aujourd’hui une nécessité pour enrichir le débat portant sur l’avenir des bibliothèques.

URL : Vers des bibliothèques de lecture publique sans livres imprimés ?

Alternative location : http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/notices/65759-vers-des-bibliotheques-de-lecture-publique-sans-livres-imprimes

Les revues en sciences humaines et sociales à l’heure des communs

Les échanges récents autour de la loi numérique, comme les discussions ayant fait suite à la mise en place de politiques d’open access par le Conseil européen de la recherche ont largement contribué à publiciser, en France, des débats se déroulant à l’échelle internationale sur les transformations de l’économie politique des publications scientifiques.

Sans discuter ici la vaste littérature produite par des chercheurs en sciences documentaires, mais aussi par différentes parties prenantes (militants de l’accès ouvert, éditeurs, sociétés savantes, financeurs, instances politiques), nous rappelons les caractéristiques de l’édition scientifique en SHS en France, puis nous décrivons les formes contemporaines d’appropriation des publications scientifiques par les éditeurs et diffuseurs. Enfin, nous exposons différentes politiques publiques et les fondements de la politique de l’InSHS en la matière.

URL : https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01278853

L’édition scientifique institutionnelle en France : État des lieux, matière à réflexions, recommandations

Le présent volume constitue les résultats de l’enquête diligentée par la Direction générale pour la recherche et l’innovation du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et confiée à l’Association des éditeurs de la Recherche et de l’Enseignement supérieur (AEDRES).

L’objectif de la mission confiée à notre association était essentiellement de dresser un état des lieux des activités éditoriales des établissements d’enseignement supérieur et de recherche, d’apporter des informations sur les relations entre édition publique et édition privée et de formuler des propositions pour améliorer ces relations et dynamiser les politiques de valorisation de la recherche.

Le contenu de ce document est important à plusieurs titres.

Tout d’abord parce que les outils statistiques ou d’analyse manquent pour mener une réflexion approfondie sur l’édition scientifique institutionnelle, et certains se prennent, à loisir, à rappeler sa diversité, son opacité, allant parfois jusqu’à douter de son efficacité, voire à remettre en cause sa légitimité.

Cette publication intervient à un moment où les structures françaises de l’enseignement supérieur et de la recherche connaissent de profondes mutations avec d’inévitables conséquences sur leurs structures éditoriales. La mise en place des COmUE devrait ainsi conduire les établissements à repenser la mission de diffusion de la culture et de l’information scientifique et technique par l’édition et la commercialisation d’ouvrages et de périodiques telle qu’elle leur a été confiée par la loi du 26 janvier 1984 (loi Savary).

La question aujourd’hui n’est pas tant celle de la frontière mouvante entre le secteur marchand et le secteur non marchand : les difficultés budgétaires et certaines politiques d’établissement conduisent les presses d’université à chercher plus que jamais à capter le « grand public cultivé » – susceptible de lui apporter quelques assurances sur le plan économique – tandis que l’édition privée opte de plus en plus pour des participations, financière ou matérielle, des chercheurs ou de leurs centres de recherche. De nouveaux modèles sont sans doute à développer ou à inventer.

Par ailleurs, l’édition scientifique est elle-même à un tournant de son histoire avec l’émergence de nouveaux modèles de diffusion qui vont contraindre les professionnels – publics ou privés – à modifier leurs structures et leurs modes de fonctionnement.

Mais que l’on ne s’y trompe pas, quel que soit le support choisi, édition papier ou édition numérique, que l’on penche pour l’« Open Access » ou l’édition payante, le travail d’expertise et de sélection réalisé par les éditeurs de l’enseignement supérieur est absolument nécessaire. Que l’on choisisse une diffusion « élargie » par l’intermédiaire de la filière de la librairie ou que l’on se limite à un public de chercheurs par le biais des bibliothèques et centres de documentation, les garanties offertes par le filtre des éditions universitaires sont indispensables pour assurer la qualité scientifique des publications et le respect de la propriété intellectuelle des auteurs et on peut l’espérer – pour se prémunir contre le plagiat.

Le constat effectué dans cette étude montre combien les presses universitaires sont d’ores et déjà conscientes des enjeux. Elles ont développé des outils, certes perfectibles, qui prennent en compte les nouvelles données : réseaux de diffusion transdisciplinaires, portail de diffusion, modèles économiques et comptables rationalisés, normes d’évaluation scientifique des tapuscrits…

Le bilan dressé comme les recommandations proposées dans les pages qui suivent nous paraissent essentiels pour nourrir une réflexion qui doit être menée conjointement par tous les acteurs de la chaîne du livre – organisations professionnelles des éditeurs publics ou privés, libraires, bibliothécaires, diffuseurs, distributeurs… – mais aussi tous les intervenants de la recherche scientifique : chercheurs, étudiants, directeurs d’établissement et leur personnel, instances de tutelle et d’évaluation…

URL : http://www.allianceathena.fr/sites/default/files/Rapport_AEDRES_EdScientifique_JMHenny.pdf

Qu’est-ce que la Text Encoding Initiative ?

Les Guidelines de la Text Encoding Initiative (TEI) sont depuis longtemps considérées comme le standard de fait pour la préparation de ressources textuelles numériques dans la communauté académique. Elles offrent au débutant un éventail de possibilités qui peut paraître intimidant, mais qui reflète l’impressionnante étendue des applications possibles pour l’encodage de texte, depuis les éditions critiques traditionnelles jusqu’aux corpus linguistiques, aux lexiques historiques, aux archives numériques et au-delà.

Utilisant de nombreux exemples de textes encodés en TEI issus de domaines variés, ce livre simple et direct est destiné à aider le débutant à faire ses propres choix parmi les multiples options offertes par la TEI. Il explique la technologie XML utilisée par la TEI d’une manière accessible au lecteur dépourvu de formation technique, et offre une visite guidée des dédales de l’univers de la TEI, et de la façon dont elle peut être personnalisée pour répondre aux besoins d’un projet particulier.

URL : http://books.openedition.org/oep/1237