“Pour faire l’état des lieux du libre accès (LA) en France en 2012, dix ans après la Budapest Open Access Initiative, nous avons examiné les deux voies : la voie verte (l’auto-archivage) et la voie dorée (publications dans les revues en LA). L’archive centrale multidisciplinaire HAL, créée en 2002 pour recevoir les publications scientifiques au niveau national, est reconnue pour sa qualité technique, mais elle ne propose que 10% à 15 % de la production scientifique annuelle française. Ce chiffre est à l’image de ce qu’offrent toutes les autres archives dans le monde où il n’y a pas d’obligation de déposer (pas de mandat). Les archives qui ont un mandat comme celle de l’université de Liège, ont atteint un taux de 80% en deux ans. Quelques archives institutionnelles se sont développées en France parallèlement à HAL, et deux d’entre elles (Archimer and OATAO) ont un bon taux de remplissage, grâce à l’implication d’un personnel dédié. Pour soutenir les offres éditoriales en libre accès le Centre pour l’Édition électronique Ouverte (CLEO) a récemment mis en place OpenEdition Freemium. Cette initiative pourrait favoriser le développement des revues en LA. Cependant, l’étude faite à partir des revues qualifiantes en Sciences Humaines et Sociales montre que les chercheurs sont peu encouragés à publier dans ces revues par les instances d’évaluation : peu de revues en libre accès françaises sont présentes dans les listes des revues qualifiantes de l’agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (AERES). On note aussi une forte disparité entre les disciplines. Différents exemples de politique en faveur du libre accès sont donnés : un politique forte peut être menée par des universités, comme à l’université de Liège, ou par des bailleurs de fonds, comme le FRS-FNRS en Belgique ou par l’Europe. Elle peut être entreprise au niveau législatif comme aux USA, au Brésil ou en Argentine. En France les deux voies du libre accès sont tracées par des initiatives intéressantes. Le gouvernement français devrait accompagner ces initiatives et devrait s’investir dans une politique forte pour recevoir rapidement les bénéfices du libre accès.”
“Ten years after the Budapest Open Access Initiative, we have examined the current situation of Open Access in France via the two open access (OA) roads: the Green (self-archiving) and the Gold (OA publishing). HAL, a central multidisciplinary French archive launched in 2002, is recognized for its technical quality, but 10 years after its creation it only includes 10 to 15% of the annual French scientific output. This figure is similar to other repositories worldwide for which there is no mandatory policy (no mandate). On the other hand, archives such as that of Liège University which has a mandate, achieved an 80% deposit rate within two years. Other than HAL, a number of institutional archives are being developed in France, with Archimer and OATAO being two successful examples, thanks to dedicated library staff. In order to support the editorial offer in open access the Centre pour l’Édition électronique Ouverte (CLEO) recently launched the Open Edition Freemium. This initiative should favor the development of OA periodicals. However, the study based on the list of qualifying periodicals in Human and Social Sciences, shows that researchers are not encouraged to publish in these periodicals by national assessment bodies; very few French open access periodicals are on the different qualifying lists of the agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (AERES – French research and higher education assessment agency). In addition, a wide disparity can be observed between disciplines. Different examples of strong policies in favor of OA are given: at the university level, as at Liège university, at the level of foundations, as at FRS-FNRS in Belgium, at the level of the Europe or at the legislative level, as attempted in the USA or Brazil or Argentina. In France the two roads are supported by interesting initiatives and these should be accompanied by strong French government policy to enable the benefits of open access to be rapidly reaped.”
URL : http://revista.ibict.br/liinc/index.php/liinc/article/view/502