Ce que les collections numériques font aux bibliothèques

Auteurs/Authors : Benoît Epron, Florence Burgy

Le développement des collections numériques interroge en profondeur le rôle et les pratiques professionnelles en bibliothèques. Dans cet article, nous abordons la question de ces nouvelles collections à la fois du point de vue des professionnels et des usagers. Nous proposerons une analyse portant sur les questions de choix et de sélection, d’organisation et de classification et enfin de services rendus aux usagers.

Cette analyse d’appuiera sur trois caractéristiques des collections numériques que sont leur instabilité, leur offre quasi infinie et leur hétérogénéité. Ces trois dimensions obligent les bibliothécaires à reconsidérer leur fonction et leur rôle dans la construction intellectuelle et organisationnelle des collections. Nous aborderons enfin la réception de ces collections numériques du point de vue des usagers.

En effet, les usagers sont aujourd’hui largement confrontés à des offres proches dans leur structure de celles des bibliothèques. Le modèle de l’abonnement conduit à des mécanismes de paiement forfaitaire pour l’accès, et non la possession, à un vaste ensemble de ressources numériques, sans cesse en évolution.

Le développement très rapide de ce type de modèle pour l’ensemble des industries culturelles amène chez les individus, et donc les usagers des bibliothèques, au développement d’une forme de littératie numérique d’appréhension et d’exploitation de ces collections.

Cela passe par des interfaces innovantes d’exploration et de médiation dans lesquelles nous retrouvons certains mécanismes récurrents : les étagères infinies et la recommandation algorithmique.

Nous conclurons cet article par la présentation rapide de projets en cours sur ces problématiques et la nécessité de déployer une réflexion en profondeur sur la place des bibliothèques dans ce nouvel écosystème.

URL : https://www.erudit.org/en/journals/documentation/1900-v1-n1-documentation04880/1064745ar/abstract/

Measuring the impact of special collections and archives in the digital age: opportunities and challenges

Author : Christina Kamposiori

This paper is based on the outcome of a recent Research Libraries UK (RLUK) project that aimed to explore and understand the approaches employed by RLUK members for capturing and measuring the impact of activities based on special collections and archives.

In today’s constantly evolving information and scholarly environment, educational and cultural institutions, such as research libraries, are faced with a pressing demand to assess the value of their services and evidence their impact.

As part of our goal to develop a better understanding of how research libraries respond to this demand, we collected and analysed case-study and survey data from across the RLUK membership that show the practices and methods of research libraries for increasing and assessing the impact of their collections and related services.

As our results showed, research libraries increasingly employ audience-focused strategies and take advantage of the new possibilities offered by the digital age to enhance access to collections, reach a range of audience groups and achieve greater impact.

However, a number of issues, such as the lack of structured methodologies to capture and evaluate the full reach of digital collections and resources or the long-term impact of collections, can make the process of measuring and evidencing value a challenging task for institutions.

In this paper, we will present some of the key findings showing the pathways to impact followed by special collection and archive professionals in the UK and Ireland and reflect on the opportunities and challenges that the digital era presents for increasing and measuring this impact.

URL : Measuring the impact of special collections and archives in the digital age: opportunities and challenges

DOI : http://doi.org/10.18352/lq.10345

Le numérique en bibliothèque : naissance d’un patrimoine : l’exemple de la Bibliothèque nationale de France (1997-2019)

Auteur/Author : Emmanuelle Bermes

Depuis les années 1980, des objets matériels et immatériels d’une croissante diversité se trouvent qualifiés de “patrimoine”. L’idée d’un patrimoine numérique est ainsi aujourd’hui institutionnalisée.

Pourtant, si l’on en croit l’expérience de la BnF au cours des vingt dernières années, l’acquisition d’une légitimité pour ces nouveaux objets patrimoniaux, qui vont des jeux vidéo sur support aux archives de l’Internet, des ouvrages anciens numérisés aux contenus dématérialisés collectés sur le web, a été une aventure mouvementée.Avec une période d’expérimentation, jusqu’en 2003, puis une période d’industrialisation et de professionnalisation, jusqu’en 2008, la filiation entre patrimoine écrit ou documentaire et patrimoine numérique a d’abord contribué à asseoir la place des documents et collections numériques dans les missions de la bibliothèque.

Cependant, cette continuité restait indissociable d’une profonde altérité, inhérente à la nature du web et des objets documentaires qu’il génère. Ubiquité, volatilité, déstructuration, massification, internationalisation, transversalité : autant de caractéristiques du web qui ont contraint la BnF à adapter ses processus de travail, ses méthodes de traitement, ses outils et son organisation.

L’étude de ce processus de patrimonialisation, qu’elle passe par l’observation des outils institutionnels qu’il mobilise, par l’étude des étapes ou gestes de ce processus, ou par les émotions qu’il suscite, fait apparaître deux aspects complémentaires du patrimoine numérique, interrogeant en profondeur l’identité et les missions de la BnF, dans son rapport à la société et au monde. D’une part, le numérique œuvre comme outil de dissémination, de médiation et de mise en valeur du patrimoine déjà existant ; d’autre part il voit émerger de nouveaux contenus et objets patrimoniaux.

Dans la vision originelle d’une “très grande bibliothèque, d’un type entièrement nouveau”, la numérisation avait pour mission de réconcilier le patrimoine avec la nation, en utilisant la technologie comme outil de décloisonnement. Vingt ans d’expérimentations et de pratique ont semble-t-il fini par renverser cette logique, faisant du numérique un nouveau patrimoine dans lequel la nation est appelée à se reconnaître.

URL : https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-02475991

From Digital Library to Open Datasets : Embracing a “Collections as Data” Framework

Authors : Rachel Wittmann, Anna Neatrour, Rebekah Cummings, Jeremy Myntti

This article discusses the burgeoning “collections as data” movement within the fields of digital libraries and digital humanities. Faculty at the University of Utah’s Marriott Library are developing a collections as data strategy by leveraging existing Digital Library and Digital Matters programs.

By selecting various digital collections, small- and large-scale approaches to developing open datasets are explored. Five case studies chronicling this strategy are reviewed, along with testing the datasets using various digital humanities methods, such as text mining, topic modeling, and GIS (geographic information system).

URL : From Digital Library to Open Datasets : Embracing a “Collections as Data” Framework

DOI : https://doi.org/10.6017/ital.v38i4.11101

Valoriser les ressources numériques alternatives dans les bibliothèques publiques : un vecteur d’opportunités pour le développement des biens communs

Auteur/Author : Hans Dillaerts

Les ressources numériques alternatives peuvent être définies comme des ressources relevant du domaine public ou des ressources numériques diffusées sous la forme d’une licence libre. La place qu’occupent ces ressources dans les bibliothèques publiques est encore marginale.

Force est de constater que les politiques documentaires des bibliothèques publiques s’articulent prioritairement autour de l’offre commerciale portée par les éditeurs. Alors qu’il paraît évident que l’intégration et la valorisation de ces ressources libres au cœur des politiques documentaires permettraient non seulement aux bibliothèques de proposer une offre plus riche et plus diversifiée, mais aussi de valoriser la richesse littéraire, culturelle et artistique qui se développe sur le Web en dehors de la sphère marchande.

Quelles sont ces ressources numériques alternatives ? Comment opérer et construire une offre documentaire complémentaire des ressources physiques ? Quels enjeux pour les bibliothèques, le métier et les missions des bibliothécaires?

URL : https://archivesic.ccsd.cnrs.fr/sic_01561437

 

Le livre numérique en bibliothèques, entre absences et attentions. Études des formes de rematérialisation d’offres réputées immatérielles

Auteurs/Authors : Marie Doga, Olivier Zerbib

Comment se dessinent les offres de livres numériques qui sont actuellement ou seront proposées demain aux usagers des bibliothèques ? Si le livre numérique est réputé immatériel, le faire entrer dans les catalogues des bibliothèques exige des opérations qui, quant à elles, s’inscrivent dans des dispositifs sociotechniques, des interactions, des organisations, des savoir-faire ou bien encore des usages loin d’être évanescents.

Ce sont notamment ces allers-retours incessants entre éditeurs, distributeurs, agrégateurs de contenus, médiateurs et usagers, sans oublier les représentants des différentes tutelles nationales ou locales, qui conforment les offres de livres numériques et les usages qui sont susceptibles d’en être faits.

La numérisation bouscule les notions d’acquisition, de fonds documentaires ou bien encore de pérennité d’accès. Comment les professionnels se réapproprient-ils les règles de ce nouveau marché ?

Les institutions publiques que sont les bibliothèques constituent d’excellents observatoires de cette innovation en train de se faire que constitue le livre numérique, cela d’autant plus que cette dernière s’inscrit dans la continuité d’une série d’autres adaptations ayant transformé les bibliothèques durant les dernières décennies.

URL : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01492516