Auteurs/Authors : Emmanuelle Ashta, Louise Béraud, Christelle Caillet, Mathilde Gallet, Marine Laffont, Diane Le Henaff, Léa Maubon, Christine Okret, Nicolas Pinet, Anne Slomovici, Sandrine Girod
Les archives ouvertes s’inscrivent de plus en plus solidement et durablement dans le paysage documentaire de l’enseignement supérieur. Si les organismes de recherche ont été précurseurs pour la création d’archives ouvertes, les grandes écoles, mais surtout les universités ont désormais massivement rejoint le mouvement.
Signe de cette progression notable, 82 % des répondants disposent en 2017 d’une archive en production ou en cours de mise en œuvre, contre 62 % en 2014. L’adoption majoritaire de la plate-forme HAL (qui représente 79 % des archives en production et 84 % des archives des universités parmi les répondants) se renforce encore depuis 2014.
La structuration d’un réseau des utilisateurs de HAL au sein du club utilisateur CasuHal, même si elle est relativement récente (septembre 2016), semble portée par une vraie dynamique puisque 68 % des établissements ayant une archive ouverte adhèrent ou projettent d’y adhérer.
L’intégration des archives ouvertes à leur environnement technique progresse globalement mais toujours partiellement depuis 2014. L’intégration aux sites web institutionnels ainsi qu’aux catalogues de bibliothèques est désormais majoritairement effective, mais elle reste insuffisante vers les systèmes d’information des établissements, ENT, SI Recherche et outils de gestion RH.
La place des archives ouvertes dans le contexte global d’un marché de la publication scientifique en plein questionnement (conflits ouverts avec les éditeurs, généralisation du Gold Open Access, questionnements autour de nouveaux modèles possibles de publication et d’évaluation, Open Science) progresse depuis 2014 mais semble encore insuffisamment prise en compte par les établissements porteurs, seule une petite majorité d’entre eux (53 %, contre 30,6 % en 2014) ayant inscrit en 2017 leur Archive Ouverte dans une politique globale d’établissement.
D’où des freins récurrents au développement des projets, que l’on observe d’une part via des politiques de dépôt encore majoritairement, et notamment pour les universités, peu contraignantes et peu efficaces, mais aussi par la constance des obstacles identifiés pour la réussite des projets qui restent les mêmes depuis 10 ans : manque d’implication politique, communication institutionnelle insuffisante, faiblesse des moyens humains dédiés mais surtout et structurellement une trop faible implication des chercheurs dans la démarche.
Resserrer toujours plus les liens entre les acteurs les plus actifs du développement des archives ouvertes que sont les bibliothèques et services de documentation (72 % des répondants 2017 ne travaillent qu’en bibliothèque) et les organes scientifiques, politiques et décisionnels des établissements semble donc plus que jamais de mise pour que ce mouvement se pérennise et continue durablement de croître.