Refaire de la recherche : La valorisation de la recherche publique au CNRS

Autrice : Victoria Brun

Cette thèse de sociologie des sciences analyse ce que la valorisation académique fait aux pratiques de recherche au CNRS. Mission de la recherche publique depuis 1982, la valorisation consiste à transférer les résultats de recherche à l’extérieur du monde académique par l’intermédiaire du marché.

Une part importante des travaux antérieurs l’a inscrite dans un mouvement de mise en économie des connaissances qualifié de « capitalisme académique » ou de « néo-libéralisation de la recherche ». Pourtant, loin de subordonner la recherche publique à des préoccupations économiques, mon enquête montre que les activités académiques et la qualité scientifique restent au cœur des pratiques de valorisation.

Afin de rendre compte de cette situation, la thèse défend l’argument selon lequel la valorisation est encouragée et pratiquée comme une modalité particulière de l’activité de recherche. À cet égard, les politiques institutionnelles n’ont pas pour ambition d’ajouter un nouveau type d’activités aux tâches des personnels de recherche, mais d’insuffler le souci d’identifier des applications technologiques au cours de leur recherche.

De leur côté, les personnels de recherche organisent et financent une partie de leurs recherches par des dispositifs de valorisation, tout en menant de front valorisation économique et communication académique de leurs résultats.

Bien loin de la figure du chercheur startupper, rares sont les personnels de recherche qui renoncent à leur carrière académique pour la valorisation. Ainsi les pratiques de valorisation ne se substituent pas aux activités de recherche, elles transforment les pratiques de recherche elles-mêmes.

HAL : https://hal.science/tel-05065109