Auteur/Author : Julien Rossi
Les dispositifs numériques contribuent à la traçabilité des individus et facilitent l’exploitation de leurs traces. Les politiques de protection des données personnelles visent dans ce contexte à protéger la vie privée informationnelle des individus. Mais une analyse détaillée des différents énoncés juridiques performatifs (lois, jurisprudence, rapports, mais aussi discours d’acteurs) montre que les termes employés dans ceux-ci connaissent des acceptions diverses, à commencer par le terme même de « donnée à caractère personnel ».
Une cartographie des controverses définitionnelles autour de ce terme, inspirée par les approches cognitives ou communicationnelles de l’action publique, combinée à l’analyse sémiologique des documents et discours d’acteurs de terrain, permet de déceler le sens implicite des différentes acceptions en présence, et la façon dont s’est constitué un référentiel idéologique sectoriel favorable à la vie privée qui a dû cependant maintenir son articulation avec un référentiel global favorable à l’exploitation des traces.