Résultats de l’enquête sur l’accès aux revues scientifiques et l’Open Access

Authors : Nathalie Duchange, Aïda Karniguian, Michel Pohl

La volonté affichée aux plans national, européen et mondial de faire de la science ouverte une priorité annonce un changement profond des pratiques actuelles de publication et d’accès à la littérature scientifique.

L’information scientifique de l’Inserm (IST‐Inserm), en charge notamment de l’application de la politique de l’institut en matière d’Open Access ainsi que des négociations avec les éditeurs, a proposé la présente enquête de juillet à septembre 2018 afin d’établir un état des lieux et d’adapter son offre au plus près de besoins recueillis.

Un questionnaire  en ligne a été adressé à l’ensemble des personnes travaillant dans des structures Inserm.

URL : https://intranet.inserm.fr/Documents/181109_enquete-open-access.pdf

Numérique et régime français des savoirs en~action : l’open en sciences. Le cas de la consultation République numérique (2015)

Auteur/Author : Célya Gruson-Daniel

Cette recherche prend la forme d’une enquête au sein des milieux de production des savoirs français contemporains et vise à comprendre les différentes significations du terme open en sciences. J’ai considéré le qualificatif open comme une formule.

L’analyse de ses traductions en français (ouvert, libre, gratuit), tout autant que des noms qui lui sont associés (science, data, access), constitue le fil directeur de mon étude. Cette enquête, qui a débuté en 2013, s’est surtout centrée sur un évènement particulier, la consultation sur le projet de loi pour une République numérique (septembre octobre 2015), en particulier l’article 9 sur « le libre accès aux publications scientifiques de la recherche publique ».

Cette consultation en ligne a donné une envergure nationale et publique aux problématiques d’accès aux savoirs. En tant qu’épreuve de réalité « équipée » d’un dispositif numérique participatif, elle a été l’occasion d’observer presque « en direct » la défense de différentes conceptions de « ce que devrait être » le régime contemporain des savoirs en France.

M’inscrivant dans une démarche par théorisation ancrée, j’ai constitué progressivement, à propos de ce moment particulier de cristallisation des débats sur l’open en sciences, un corpus de documents reflétant le déploiement des échanges sur des espaces/dispositifs numériques distincts : site web de la consultation, blogs scientifiques, revues académiques, médias « grand public », rapports.

Les mouvements itératifs de cette enquête, alliant méthodes numériques (réalisation d’une cartographie de similarité des votes) et analyse qualitative du corpus, tout autant que les concepts théoriques mobilisés à la croisée entre sciences de l’information et de la communication et sociologie pragmatique de la critique, ont donné lieu à une modélisation.

Cette dernière expose les perspectives argumentatives et les stratégies dans l’épreuve mises en oeuvre par diverses parties prenantes pour faire valoir leurs conceptions. Elle montre qu’elles sont sous-tendues par des logiques que j’ai rattachées à des esprits successifs du régime français des savoirs.

Par la suite, en passant de la modélisation à une théorisation transposable à d’autres terrains de recherche, je montre comment, derrière les discours sur l’open, la distinction entre deux logiques (technoindustrielle ou processuelle) peut être pertinente pour analyser les reconfigurations actuelles d’autres agencements sociétaux.

Les stratégies dans l’épreuve employées lors de la consultation illustrent dans ce sens la coexistence de deux conceptions « numériques » de la démocratie (représentative étendue ou contributive), présentes dans le design même de la plateforme consultative.

Dans la dernière partie, je propose d’expliquer les dynamiques de reconfiguration d’un esprit et d’un agencement sociétal dans une interprétation énactive en considérant les couplages permanents entre cognition, actions médiées par les technologies et environnement sociotechnique.

L’expérience même du doctorat narrée tout au long de ce récit constitue aussi l’exemple d’un processus d’énaction sur mes propres conceptions de l’open. En ce sens, elle ouvre une piste de réflexion sur la nature située et incarnée de toute production de savoirs, qui n’échappe pas aux limites tout autant qu’aux potentialités de la métacognition.

URL : Numérique et régime français des savoirs en~action : l’open en sciences. Le cas de la consultation République numérique (2015)

Alternative location : https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01926040

L’accompagnement juridique des chercheurs en bibliothèque universitaire et de recherche : une évolution naturelle des services ?

Auteur/Author : Aricia Bassinet

Au contact des services aux chercheurs, les bibliothèques ont développé, dans le cadre de leur mission de service public, de nouvelles compétences juridiques. La profession peine toutefois à valoriser des connaissances spécialisées qui s’éloignent de notre cœur de métier.

Dans la définition d’un service aux chercheurs d’accompagnement juridique, les bibliothèques universitaires peuvent espérer apporter une réponse aux besoins de conseil juridique des enseignants-chercheurs.

URL : L’accompagnement juridique des chercheurs en bibliothèque universitaire et de recherche : une évolution naturelle des services ?

Alternative location : https://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/notices/68357-l-accompagnement-juridique-des-chercheurs-en-bibliotheque-universitaire-et-de-recherche-une-evolution-naturelle-des-services

Les enjeux éthiques et juridiques du dépôts des travaux scientifiques dans une archive ouverte

Auteur/Author : Isabelle Gras

Cette contribution vise à analyser comment la structuration du marché numérique de l’édition scientifique a induit de nouveaux enjeux éthiques et juridiques en matière de diffusion du savoir. Le secteur de l’édition numérique des publications scientifiques se caractérise par une concurrence imparfaite qui menace la circulation des connaissances scientifiques.

Si ce phénomène s’observe tout particulièrement dans le champ des sciences et techniques, il ne faut pas en négliger les conséquences dans le domaine des sciences humaines et sociales.

Le transfert des droits d’auteur en faveur des éditeurs tout comme le diktat du « publish or perish » pèsent sur l’ensemble de la communauté scientifique. Face à cette situation, les chercheurs se tournent vers la voie verte de l’Open Access afin de diffuser leurs travaux scientifiques dans une archive ouverte.

Ils se trouvent alors confrontés à des questions juridiques et éthiques que nous nous proposerons d’analyser afin de dégager des bonnes pratiques. Dans cette optique, cette contribution propose de préciser les nouvelles opportunités offertes par l’article 30 de la loi pour une République numérique.

Enfin, dans la mesure où ils constituent des dispositifs opérants pour repenser les logiques traditionnelles du droit d’auteur, les spécificités des licences creative commons et des epi-revues, étroitement liées aux archives ouvertes, seront soulignées.

URL : Les enjeux éthiques et juridiques du dépôts des travaux scientifiques dans une archive ouverte

Alternative location : https://hal-amu.archives-ouvertes.fr/hal-01929557

Évolution de la diversité consommée sur le marché du livre, 2007-2016

Auteur/Author : Olivier Donnat

Comment les consommations culturelles évoluent-elles sous l’angle de la diversité à l’ère de l’abondance de l’offre ? Dans quelle mesure les données de marché confirment-elles les promesses qui ont accompagné l’essor des technologies numériques ?

Valident-elles notamment l’hypothèse de la longue traîne formulée par Chris Anderson au début des années 2000 selon laquelle les marchés de niche sont appelés à se développer et à réduire le niveau global de concentration des ventes ?

Ces questions, qui étaient au cœur des travaux publiés par le DEPS au tournant des années 2010, demeurent plus que jamais d’actualité car les consommations en ligne de contenus dématérialisés mais aussi de biens physiques ont considérablement progressé au cours de la dernière décennie, et la proportion d’acheteurs en ligne dans la population française est passée de 33 % à 60 % entre 2007 et 2016.

Aussi a-t-il paru nécessaire de réexaminer la question de l’évolution de la diversité des consommations culturelles en ayant recours à la même source de données (le panel de la société GfK qui recense l’ensemble des achats des consommateurs à partir d’un échantillon représentatif des points de vente) et en mobilisant à nouveau l’approche tridimensionnelle de la diversité développée dans le modèle de Stirling autour des notions de variété, d’équilibre et de disparité.

Les principaux résultats du travail mené pour la période 2007-2016 sont réunis dans la présente publication pour le marché du livre, et dans un autre numéro de la collection « Culture études » pour celui de la musique enregistrée.

DOI : https://doi.org/10.3917/cule.183.0001

A statistical analysis of French teachers’ blogs: beyond institutional perspectives : Some changes in the teaching profession made visible by the study of their blogs

Authors : Muriel Epstein, Nicolas Bourgeois

Our search for new sources of analysis has led us to build a quantitative inductive method based on the analysis of lexical fields (topic models) to study teachers’ blogs.

This approach generates new insights about teachers’ concerns in expected areas, such as their discipline or their own use of digital technology, but also in unexpected areas, such as dress code issues, or terrorist attacks.

This article presents our method, and explains how and why it provides us with new opportunities for the analysis of a relatively new type of written source, namely blogs.

URL : http://frenchjournalformediaresearch.com/lodel/index.php?id=1642

Enquête Archives Ouvertes COUPERIN 2017 : résultats de l’enquête

Auteurs/Authors : Emmanuelle Ashta, Louise Béraud, Christelle Caillet, Mathilde Gallet, Marine Laffont, Diane Le Henaff, Léa Maubon, Christine Okret, Nicolas Pinet, Anne Slomovici, Sandrine Girod

Les archives ouvertes s’inscrivent de plus en plus solidement et durablement dans le paysage documentaire de l’enseignement supérieur. Si les organismes de recherche ont été précurseurs pour la création d’archives ouvertes, les grandes écoles, mais surtout les universités ont désormais massivement rejoint le mouvement.

Signe de cette progression notable, 82 % des répondants disposent en 2017 d’une archive en production ou en cours de mise en œuvre, contre 62 % en 2014. L’adoption majoritaire de la plate-forme HAL (qui représente 79 % des archives en production et 84 % des archives des universités parmi les répondants) se renforce encore depuis 2014.

La structuration d’un réseau des utilisateurs de HAL au sein du club utilisateur CasuHal, même si elle est relativement récente (septembre 2016), semble portée par une vraie dynamique puisque 68 % des établissements ayant une archive ouverte adhèrent ou projettent d’y adhérer.

L’intégration des archives ouvertes à leur environnement technique progresse globalement mais toujours partiellement depuis 2014. L’intégration aux sites web institutionnels ainsi qu’aux catalogues de bibliothèques est désormais majoritairement effective, mais elle reste insuffisante vers les systèmes d’information des établissements, ENT, SI Recherche et outils de gestion RH.

La place des archives ouvertes dans le contexte global d’un marché de la publication scientifique en plein questionnement (conflits ouverts avec les éditeurs, généralisation du Gold Open Access, questionnements autour de nouveaux modèles possibles de publication et d’évaluation, Open Science) progresse depuis 2014 mais semble encore insuffisamment prise en compte par les établissements porteurs, seule une petite majorité d’entre eux (53 %, contre 30,6 % en 2014) ayant inscrit en 2017 leur Archive Ouverte dans une politique globale d’établissement.

D’où des freins récurrents au développement des projets, que l’on observe d’une part via des politiques de dépôt encore majoritairement, et notamment pour les universités, peu contraignantes et peu efficaces, mais aussi par la constance des obstacles identifiés pour la réussite des projets qui restent les mêmes depuis 10 ans : manque d’implication politique, communication institutionnelle insuffisante, faiblesse des moyens humains dédiés mais surtout et structurellement une trop faible implication des chercheurs dans la démarche.

Resserrer toujours plus les liens entre les acteurs les plus actifs du développement des archives ouvertes que sont les bibliothèques et services de documentation (72 % des répondants 2017 ne travaillent qu’en bibliothèque) et les organes scientifiques, politiques et décisionnels des établissements semble donc plus que jamais de mise pour que ce mouvement se pérennise et continue durablement de croître.

URL : https://archivesic.ccsd.cnrs.fr/sic_01858348