Auteur/Author : David Demortain
Le rapport entre système de recherche et action publique s’est institutionnalisé ces dernières années, à travers un entrelacs de comités d’expertise, de groupes de travail ou de conseils scientifiques, souvent supervisés par des agences gouvernementales, qui permettent la mobilisation systématique de chercheurs pour la sécurité sanitaire.
Le système d’expertise ne peut toutefois collecter l’ensemble des connaissances scientifiques produites par les chercheurs, ne serait-ce que parce qu’une partie de cette profession considère que l’expertise ne fait pas partie de son métier.
Cet article cherche à comprendre comment et dans quelle mesure les chercheurs deviennent experts, à partir d’une analyse des activités des chercheurs d’un laboratoire de toxicologie, et des motifs et modalités variées d’engagement dans l’expertise parmi ceux-ci.
Il dégage trois économies morales distinctes du rapport à l’expertise, pour montrer que l’engagement dans l’expertise est lié à différentes manières de définir et valoriser le travail de recherche toxicologique.