Open notebook science as an emerging epistemic culture within the Open Science movement

Authors : Anne Clinio, Sarita Albagli

The paper addresses the concepts and practices of “open notebook science” (Bradley, 2006) as an innovation within the contemporary Open Science movement. Our research points out that open notebook science is not an incremental improvement, but it is a new “literary technology” (Shapin, Shaffer, 1985) and main element of a complex open collaboration ecosystem that fosters a new epistemic culture (Knorr-Cetina, 1999).

This innovation aimed to move from a “science based on trust” to a science based on transparency and data provenance – a shift that recognizes the ability of scientists in performing experiments, but mostly, values their capacity of documenting properly what they say they have done. The theoretical framework was built with the notion of epistemic culture (Knorr-Cetina, 1999) and the “three technologies” perspective used by Shapin and Shaffer (1985) to describe the construction by natural philosophers of “matter of fact” as “variety of knowledge” so powerful that became synonymous of science itself.

Empirically, we entered the “open lab” through a netnography that led us to understand that the epistemic culture being engendered by its practitioners is based on a “matter of proof”.

URL : https://rfsic.revues.org/3186

De l’open data à l’open science : retour réflexif sur les méthodes et pratiques d’une recherche sur les données géographiques

Auteurs/Authors : Nathalie Pinède, Matthieu Noucher, Françoise Gourmelon, Karel Soumagnac-Colin

Nous mobilisons ici l’expérience d’un projet de recherche en cours pour analyser la façon dont les nouveaux terrains d’expérimentations sur le web, modifient les conditions de la pratique scientifique, des objets aux méthodes, de l’open data à l’open science.

La massification des données géographiques disponibles sur le web reconfigure les dynamiques de recherche selon trois axes de transformation : les objets, les méthodes et les pratiques de recherche. Tout d’abord, nous soulignerons comment les enjeux de pouvoir autour de la cartographie se sont déplacés avec l’avènement du web et de l’open data.

Nous développerons ensuite les impacts en matière de méthodologie de recherche dans un contexte d’approche interdisciplinaire. Enfin, nous montrerons comment ce projet de recherche s’inscrit dans une démarche de type open science.

URL : https://rfsic.revues.org/3200

La communication scientifique directe vers un public élargi. L’actualité sociale traitée par des chercheurs dans les carnets de recherche Hypothèses

Auteur/Author : Ingrid Mayeur

Cette contribution entend questionner un type de médiation sociale qu’autorise la communication scientifique en régime d’accès ouvert, à savoir la divulgation de connaissances en sciences humaines et sociales – ci-après SHS – auprès d’un public dépassant la seule sphère académique.

Je prendrai pour terrain d’investigation la plateforme d’édition numérique OpenEdition, et plus spécifiquement Hypothèses, espace de blogging scientifique. Il sera question d’une modalité particulière de divulgation, qui est le traitement de l’actualité par des chercheurs à travers leurs grilles de lectures disciplinaires en sciences humaines et sociales.

Dans l’exploration du corpus, je mettrai l’accent sur les modes d’appropriation du dispositif éditorial d’Hypothèses par les chercheurs qui y commentent l’actualité, les auditoires et usages que laissent entrevoir les textes, ainsi que les procédés discursifs d’ajustement mis en œuvre.

J’espère ainsi contribuer à décrire les caractéristiques de la médiation produite par cette forme de traitement de l’actualité, pour mettre en cause le caractère direct de la communication scientifique sur un carnet de recherche en ligne inscrit dans une plateforme d’édition numérique en accès ouvert.

URL : https://rfsic.revues.org/3224

Le libre accès vu d’Afrique francophone subsaharienne

Auteurs/Authors : Florence Piron, Antonin Benoît Diouf, Marie Sophie Dibounje Madiba, Thomas Hervé Mboa Nkoudou, Zoé Aubierge Ouangré, Djossè Roméo Tessy, Hamissou Rhissa Achaffert, Anderson Pierre, Zakari Lire

Vu d’Afrique francophone subsaharienne, le combat pour le libre accès prend un sens autre que celui qui a cours dans les pays du Nord. Le détour proposé dans cet article vise à mettre au jour des enjeux qui restent souvent invisibles dans les débats autour du libre accès, notamment les mécanismes d’exclusion mis en place par le système-monde de la publication scientifique, dominé par le modèle marchand anglo-saxon.

Nous montrerons qu’une conception du libre accès qui se limite aux questions juridiques et techniques de l’accessibilité de la science sans réfléchir aux rapports entre centre et périphérie peut devenir une source d’aliénation épistémique et de néocolonialisme dans les pays des Suds.

En revanche, si on intègre le souci de la mise en valeur des savoirs produits dans la périphérie et la conscience de tout ce qui freine la création de ces savoirs, le libre accès peut devenir un outil de justice cognitive au service de la construction d’un universalisme inclusif propre à une science ouverte juste.

URL : https://rfsic.revues.org/3292

Who needs access to research? Exploring the societal impact of open access

Author : ElHassan ElSabry

Studies about open access (OA) have predominantly focused it impact on communication within the scholarly community. For example, many studies have been published on what is called the “Open Access Citation Advantage (OACA)”.

On the other hand, implications of OA in non-academic contexts (e.g. medical practice, policymaking, patient advocacy and citizen science) have been the subject of and the basis for a lot of the advocacy work and many funding agencies’ OA policies, but not so much the subject of original research studies.

To date, this study is the first attempt to collect and synthesize the available evidence on the societal impact of open access. It further builds on this evidence base by introducing a typology of the various science-society interfaces where demand for access to research potentially exists.

The proposed scheme is anticipated to provide guidance for future research on the issue of OA’s societal impact. The paper concludes with a discussion of the implications of non-academic usage of research on the open access debate, especially on the question of who should bear the cost of scholarly publishing.

URL : https://rfsic.revues.org/3271

Les mécanismes de centralisation des données de la recherche. Étendre l’accès libre à l’hébergement libre

Auteur/Author : Chloé Girard

Derrière leur accès ouvert, qu’en est-il de l’hébergement des données de la recherche ? L’accès libre peut être exclusif et l’hébergement complètement centralisé. Qu’en est-il alors d’une science « ouverte » dont les chercheurs useraient des données, comme des données d’usage, à leur gré ?

L’exclusivité et la centralisation ne sont pas compatibles avec la diversité des modes d’exploitation des contenus et par conséquent avec l’innovation. Nous verrons ici les mécanismes, sociaux, économiques et techniques qui, à tous les niveaux de la chaîne de publication, induisent pourtant cette centralisation jusque dans les sphères les plus enclines au libre.

Nous proposerons des solutions pour penser et mettre en œuvre cet impensé de l’hébergement et de l’exploitation distribués et ouverts pour une science ouverte.

URL : https://rfsic.revues.org/3255

Qui dépose quoi sur Hal-SHS ? Pratiques de dépôts en libre accès en sciences humaines et sociales

Auteurs/Authors : Annaïg Mahé, Camille Prime-Claverie

Hal-SHS est la partie de la plateforme française HAL pour les sciences humaines et sociales où la production scientifique des chercheurs peut être rendue visible par le dépôt de notices de documents, et éventuellement librement accessible par le dépôt de fichiers associés.

Afin de comprendre qui dépose quoi, nous avons moissonné un corpus de 336 160 enregistrements à partir de l’entrepôt OAI de Hal-SHS correspondant aux notices déposées sur la plateforme depuis ses débuts, en 2002, jusqu’à 2016 inclus.

Les analyses statistiques effectuées sur ces données nous ont permis d’observer une forte implication des chercheurs dans l’auto-archivage et des différences disciplinaires qui se traduisent par des logiques de dépôts contrastées (communication scientifique directe, archivage, recensement et référencement).

Au final, l’étude fait apparaître que la plateforme est davantage utilisée en tant qu’outil de mise en visibilité de la production scientifique, avec le texte intégral comme une simple option, différemment appréciée selon les disciplines.

URL : https://rfsic.revues.org/3315