Auteur/Author : Emmanuel Brandl
Rares sont les enquêtes sociologiques qui analysent l’influence de la discipline, entendue comme « matrice disciplinaire » (Lahire, 1998), dans la structuration et la différenciation des pratiques étudiantes.
Pourtant, la matrice disciplinaire est déterminante en ce qu’elle est une instance de socialisation qui structure les manières d’étudier. Ces enquêtes mettent pourtant en évidence un usage différencié des ressources pédagogiques selon la discipline (notes de cours, photocopies, articles, ouvrages…).
Ce qui n’est pas sans intérêt : focaliser son attention sur les conditions d’appropriation des ressources pédagogiques prend une acuité particulière quand on sait qu’il s’agit in fine des conditions d’appropriation des savoirs disciplinaires, lesquelles sont déterminantes dans la réussite ou non des cursus universitaires.
Cependant, ces enquêtes ont été menées à des moments où ce qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui le « numérique », et notamment le numérique pédagogique, n’était pas ou peu développé, surtout à l’université.
Quelle est alors l’influence du numérique sur ces logiques disciplinaires? Seraient-elles dépassées par le numérique? L’article interroge en creux les logiques par lesquelles les dispositifs et contenus numériques sont pensés à l’université : une offre qui ferait l’économie d’une analyse des principes de différenciation internes à l’université ne serait-elle pas vouée à n’avoir qu’un impact limité?
Original location : https://revue-mediations.teluq.ca/index.php/Distances/article/view/175