Auteur/Author : Céline Repoux
L’accélération imprègne tous les aspects du champ social : la consommation, les transports, les loisirs, les discours… Tout est prétexte à aller plus vite pour optimiser les effets attendus. Avec la crise économique, les grandes entreprises sont aussi concernées : pour rester compétitives dans un univers de plus en plus concurrentiel, celles-ci sont enjointes en permanence à « innover ».
Cependant, le temps long de la Recherche & Développement, entité qui gère traditionnellement l’innovation de ces grandes entreprises, n’est pas celui du nouveau marché très rapide qui se dessine et qui profite aux start-ups, leurs nouveaux concurrents directs. Comment appréhender ce bouleversement ?
Ce travail tente de montrer comment les Nouvelles Technologies de l’Information Communication (NTIC) ont transformé le rapport au temps de la société et comment cette transformation trouve ses effets dans le mode de gestion de l’innovation des grandes entreprises, au profit d’une pratique dénommée « Open innovation ».
Une étude plus particulière du cas d’EDF, étayée par l’analyse d’éléments issus de plusieurs autres grandes entreprises françaises et de start-ups, nous permet d’analyser ce phénomène. En rappelant les définitions couramment attribuées à « l’innovation », nous voyons dans un premier temps en quoi les NTIC sont étroitement liées à cette notion et comment leur association crée « l’urgence d’innover » parmi les grandes entreprises.
Nous voyons ensuite comment les imaginaires liés à ces NTIC, intégrés par les individus, transforment la gestion effective de l’innovation des grandes entreprises, mettant en tension les enjeux d’« ouverture » et de « gestion » de l’Open innovation.
Un dernier temps de l’analyse nous permet de montrer comment ce changement de paradigme affecte jusqu’à l’organisation de l’entreprise, au point de conduire à sa propre mutation.