Auteurs : Matthieu Cisel, Nicolas Laudier
S’ils ne sont généralement pas considérés comme des écrits scientifiques de premier plan, les mémoires de Master de bonne qualité peuvent néanmoins se révéler utiles à la recherche, notamment car ils traitent souvent de sujets d’actualité et peuvent ce faisant accélérer le travail de chercheurs plus confirmés.
Encore faut-il qu’il existe des leviers de motivations susceptibles d’inciter les étudiants à mettre à disposition leur travail. Nous nous proposons ici d’explorer au prisme de la théorie de l’échange social l’un des mécanismes qui poussent les étudiant.es à mettre en ligne leur mémoire dans des archives dédiées : la visibilité du travail partagé, mesurée sur la base du nombre de téléchargements du document.
DUMAS, site français qui avait pris son essor à la fin des années 2000, centralisait en 2023 les manuscrits de plus de 50 000 étudiant.es. Via une technique de web scraping, nous avons collecté les métadonnées de l’ensemble ces manuscrits, pour mieux identifier les éléments qui déterminent la visibilité en ligne de ces travaux, tout en portant la focale sur les disciplines.
Nous montrons que les travaux relevant des sciences de gestion, bien que minoritaires dans la base, sont ceux qui attirent le plus l’attention des internautes au fil des ans, qui, au sein du répertoire, semblent rechercher avant tout des écrits à visée praxéologique.
Nous analysons au prisme de la théorie de l’activité d’Engeström les contradictions qui peuvent émerger de la possibilité pour les étudiants d’acquérir via DUMAS de la visibilité au sein du milieu académique comme en dehors de celui-ci.