“Ce travail a pour objectifs de faire une revue de la littérature sur l’usage des dispositifs mobiles de lecture numérique en bibliothèque et de dresser un panorama de la situation en Suisse.
Le nombre de bibliothèques proposant du numérique varie beaucoup d’un pays à l’autre. Malgré tout, les bibliothèques commencent à s’organiser entre elles pour créer des plateformes ou des consortiums afin de faciliter leur accès aux documents numériques. Mais la route est encore longue. L’offre de titres numériques à destination des bibliothèques est très spartiate et celles-ci ont un pouvoir de négociation relativement faible, tout en étant fortement concurrencées par les grands distributeurs.
En ce qui concerne les dispositifs mobiles, on constate que liseuses et les tablettes sont deux supports d’accès à la lecture numérique qui ont leurs spécificités et ne conviennent donc pas nécessairement au même type d’utilisation.
En matière de prêt de ces dispositifs mobiles, les initiatives se multiplient dans les bibliothèques à travers le monde. Dans beaucoup de pays, aider les bibliothèques à proposer ces supports semble être une étape normale en vue de diminuer la fracture numérique. Si ce n’est pas toujours le cas pour tous les types de bibliothèques, ça l’est bien souvent pour les établissements universitaires.
En ce qui concerne les problématiques liées aux aspects juridiques du livre numérique, ce sont les mêmes partout, la Suisse ne fait pas exception. Elles prennent d’ailleurs tellement de place qu’en matière de prêt de dispositifs mobiles, les décisions manquent clairement.
Notre enquête, qui réunit les réponses de plus de 150 bibliothèques montre que les expériences menées sont très inégales. Elle met aussi en avant les raisons qui poussent les bibliothèques à adopter ou non le prêt de dispositif mobile comme nouveau service. On constate également que les échanges entre bibliothèques ne sont pas fréquents, que l’adoption d’un tel service n’est pas toujours facile, que les expériences ne sont pas toujours vécues de la même manière. Même lorsqu’elle semble menée de la même façon, la perception des bibliothécaires et des usagers peut différer. Quoi qu’il en soit, le bibliothécaire reste un élément central et irremplaçable même dans un monde plus numérisé.
Cette enquête nous a permis de créer une carte en ligne des bibliothèques suisses prêtant des dispositifs mobiles de lecture numérique. Inspirée de l’exemple français, elle est un outil de mise en réseau entre les bibliothèques intéressées à partager ou à s’inspirer des expériences faites. Plus de concertation et une meilleure visibilité permettraient à ces expériences de s’enrichir les unes des autres.”