Interopérabilité et logiques organisationnelles. Ce qu’ouvrir ses données veut dire

Auteurs/Authors : Marie Després-Lonnet, Béatrice Micheau, Marie Destandau

Dans la perspective de l’ouverture des données publiques, nous accompagnons trois institutions qui gèrent des fonds liés à la musique, dans cette triple évolution technique, organisationnelle et politique.

L’objectif est de concevoir une « ontologie » qui servira d’appui à la description de la musique. Notre collaboration avec les experts a permis de saisir les tensions que ce projet génère, malgré la volonté collective de parvenir à une modélisation partagée.

Nous avons ainsi pu montrer que chaque institution porte un regard situé sur la musique comme pratique sociale et sur les objets et documents qu’elle détient. La recherche d’un modèle commun et qui pourrait s’appliquer globalement nécessite que chaque institution envisage les données et les concepts associés d’une façon plus globale et remette en partie en question ses modes de faire.

Notre étude montre que pour ne pas aboutir à un modèle totalement abstrait, il convient de voir la modélisation comme une forme de discours qui s’inscrit dans la continuité des écritures de notre patrimoine culturel : écritures vivantes, faites de négociations constantes entre normes et bricolages, nécessités organisationnelles et adaptation à des contraintes ponctuelles, dont nous retrouvons sans cesse les multiples traces, qui sont autant de matériaux pour nos recherches sur l’anthropologie des savoirs.

Les recherches présentées dans cet article ont été partiellement financé par le projet ANR-2014-CE24-0020 «DOREMUS.

URL : http://www.revue-cossi.info/numeros/n-2-2017-bricolages-improvisations-et-resilience-organisationnelle-face-aux-risques-informationnels-et-communicationnels/663-2-2017-revue-despres-lonnet-micheau-destandau