Le paradoxe du blogue édité

Auteur/Author : Anaïs Guilet

Avec l’avènement des médias numériques et d’Internet, une nouvelle pratique éditoriale voit le jour : la publication de blogues. Au début des années 2000, le blogue édité ne concernait presque que l’autoédition.

Ceci n’est plus le cas aujourd’hui puisque les maisons d’édition traditionnelles ont su s’emparer du phénomène. Les blogues proposent un vivier de nouveaux écrivains dont le succès sur le Web peut être garant de leur réussite éditoriale.

Pour les auteurs quidam, comme Caroline Allard et Les chroniques d’une mère indigne (2007), la publication est une consécration littéraire. Nous verrons que la remédiatisation en livre impose des modifications du texte du blogue qui le rendent digne de son nouveau statut médiatique, en même temps qu’elles semblent trahir le média d’origine.

Nous nous intéresserons à ce pouvoir légitimant du livre face aux nouveaux médias. Un blogue édité d’écrivain reconnu sera aussi abordé : L’Autofictif d’Éric Chevillard. Son auteur, qui cherchait d’abord dans le blogue un nouveau champ d’expérience littéraire, semble avoir divergé de son intention originelle en éditant finalement son texte.

Le cas des blogues édités permettra de soulever l’aspect problématique de la persistance du livre, en tant que média littéraire modèle, à l’heure des écritures numériques.

URL : http://contextes.revues.org/6205